Bleach : Sôsuke Aizen

Dernière mise à jour : 08/12/22


    Sôsuke Aizen est l'un des antagonistes du manga Bleach de Tite Kubo paru aux éditions Glénat. C'est un homme charismatique, intelligent, manipulateur et très mystérieux. Introduit comme étant le capitaine de la cinquième division du Gotei 13, il deviendra souverain du Hueco Mundo puis détenu du Muken. Il a pour objectif de détrôner et prendre la place du roi des esprits pour façonner un nouveau monde correspondant à ses idéaux. Grâce à Ichigo Kurosaki, nous découvrirons qu'il éprouve un mal-être dû à l'isolement conféré par un manque d'égal en terme de pensée et de puissance. Malgré l'absence d'informations à son sujet, l'auteur en dit beaucoup sur lui mais aussi sur les autres à travers lui-même car Aizen est à la fois un miroir et un reflet. 
    Pour cela nous allons analyser son identité, ses apparences, ses différentes positions sociales, ses créations ainsi que son zanpakutô, Kyôka Suigetsu. Nous nous pencherons aussi sur de nombreux personnages tels que Ichigo Kurosaki, Rukia Kuchiki, Orihime Inoue, Kaname Tôsen, Gin Ichimaru, Tôshirô Hitsugaya, Kisuke Urahara, Shinji Hirako, Jushirô Ukitake, Shunsui Kyoraku, Shûhei Hisagi, Mayuri Kurotsuchi, le roi des esprits, Yhwach ainsi que l'Espada. Cela va nous permettre de décortiquer plusieurs thèmes qui le définissent comme l'amour de soi, la justice, la solitude, le désespoir, la dualité, la peur et le courage, mais également de dévoiler le sens caché du titre de l'œuvre, « to bleach » veut dire « blanchir » donc passer d'une couleur à une autre. 

Son identité

Sôsuke Aizen 藍染惣右介

    Le kanji  « sô » est utilisé dans le mot 惣領制 « sôryôsei ». Pendant la période Kamakura (1185-1333), le système sôryô désignait le fait que lorsqu'un homme mourrait, son unique héritier était son fils aîné.  « su » signifie la direction « droit » et  « ke » veut dire « assistance »Son nom de famille 藍染 Aizen peut aussi se prononcer « aizome » désignant la couleur bleu indigo. Le bleu indigo japonais fait référence à un bleu foncé comme celui des porcelaines chinoises. Cette couleur était portée par les nobles puis plus tard par toutes les classes sociales. Plus généralement, la couleur indigo peut être un bleu tirant vers le violet. Le kanji 染 « some » veut dire « teindre », un changement de couleur en la recouvrant avec une autre. Cela peut être un clin d'œil à son zanpakutô qui déguise la réalité avec des illusions. Nous verrons plus tard que les couleurs des vêtements portés par le shinigami sont très importantes et vont marquer les différentes voies qui tiraillent le personnage : le cœur et la raison. Ce nom fait également référence à la divinité de l'amour et de la luxure 愛染明王 Aizen Myô-ô. Le kanji 明 s'écrit avec à gauche le soleil et à droite la lune rappelant le zanpakutô Kyoka Suigetsu (les fleurs et la lune). Le kanji 王 « ô » signifie « roi ». Le temple Kakuonji de la ville de Kamakura y expose une statue du dieu, le présentant comme le Bouddha de la passion enseignant l'avancement dans la vie en oubliant ses peurs. Cette divinité, de couleur rouge car elle représente l'amour, est assise sur un lotus avec six bras, le visage en colère, un troisième œil sur le front et une tête de lion comme couronne. Elle tient dans l'une de ses mains un vajra qui est une arme dont il se sert pour pourfendre les illusions. Phonétiquement, nous pouvons également entendre les mots 愛 « ai » qui signifie « amour » et 禅 « zen » que l'on retrouve dans le zazen qui est la pratique de la méditation en posture assise (la position du lotus).
    Il est né le 29 (2+9=11) mai. Les deux 1 côte à côte forment un effet miroir évoquant la dualité, c'est-à-dire que deux ou plusieurs éléments sont indissociables comme deux faces d'une même pièce (par exemple : le yin et le yang, l'ombre et la lumière, etc.). Nous pouvons imaginer deux entités qui s'opposent ou qui s'unissent comme par exemple un shinigami et l'esprit de son zanpakutô. Le nombre 11 ressemble au troisième signe astrologique du Zodiaque, les Gémeaux (21 mai - 20 juin), dont le symbole est celui-ci : ♊︎. Ce signe est opposé et/ou similaire au Sagittaire comme Sôsuke l'est à Ulquiorra Cifer (1er décembre), à Tôshirô Hitsugaya (20 décembre), ainsi qu'à Jûshirô Ukitake (21 décembre).

Kyôka Suigetsu 鏡花水月 

« une fleur qui se reflète dans un miroir, la lune qui se reflète à la surface de l'eau »

    Selon la description faite par Aizen, la technique du shikai Kanzen Saimin, qui peut se traduite par « hypnose complète », a la possibilité de manipuler les cinq sens. En psychologie, les personnes sous hypnose peuvent aussi perdre les repères spatio-temporels ce qui peut expliquer l'échange avec Hinamori ou encore la perte de la notion du temps chez Yhwach. Nous savons grâce à Gin Ichimaru que l'hypnose s'annule si l'on touche la lame avant l'activation du shikai et qu'elle n'affecte pas la perception de la pression spirituelle comme c'est montré pendant le combat contre Yamamoto. Nous allons étudier dans cette partie les quatre motifs du zanpakutô : le miroir, la fleur, l'eau et la lune. Avant cela, nous allons mettre en lumière le fait que le nom cache une autre signification car Tite Kubo aime jouer avec la richesse de l'orthographe et des sons du japonais. Lorsque « kyôka » est écrit ainsi 教化, il veut dire « endoctriner ». Si vous pratiquez un art martial japonais, vous avez peut-être déjà entendu que le mot utilisé pour le plexus solaire est « suigetsu » (水月). En yoga, le chakra du plexus solaire correspond à l'estime et à la confiance en soi. Cela prendra tout son sens au fur et à mesure que nous avancerons dans l'analyse du personnage.

鏡    Un miroir est une surface réfléchissante qui renvoie une image identique ou déformée. Lorsque c'est un symbole solaire, il renvoie à la vérité tandis que lorsqu'il est lunaire, il renvoie aux illusions. 
    « Il n'y a pas de vérité ou de mensonge dans ce monde, il n'y en a jamais eu. Il n'y a que des faits clairs et concrets. Et pourtant, tous les êtres qui existent dans ce monde ne reconnaissent que les faits qui leur conviennent et les considèrent comme la vérité. Ils le font parce qu'ils ne connaissent pas d'autre mode de vie. Cependant, pour ces êtres impuissants qui constituent la majorité de la population de ce monde, les faits incommodes qui affirment leur existence même, sont leur seule vérité. » Si nous voulons rendre justice, la vérité doit être discernée des mensonges. Les trois personnages qui alors sont reconnus comme des traîtres ont chacun leur quête de la justice. Gin Ichimaru va devenir un shinigami pour se venger d'Aizen qui dans sa quête pour fabriquer son hôgyoku s'est attaqué à Rangiku Matsumoto. Avec son sourire sournois, il a constamment les yeux fermés empêchant quiconque de lire dans son regard, les yeux étant le miroir de l'âme. Comme il le dit lui-même, il est un serpent c'est-à-dire prudent et venimeux. Dans les palais de justice, certaines statues de la Justice peuvent avoir un serpent sculpté à leurs pieds qui représente le Mal. En France, il est possible d'en voir un enroulé autour d'un miroir, et est symbole de prudence tandis que le miroir est celui de la vérité. Le second personnage que nous allons aborder est Kaname Tôsen. Se battre pour la justice est devenu sa raison de vivre après que son amie ait été assassinée par son époux. Sa cécité ainsi que ses lunettes peuvent faire penser au bandeau de l'impartialité. Il la perdra après sa transformation en hollow qui va lui permettre temporairement de retrouver la vue. Pendant sa résurrection, il prend l'apparence d'un criquet dont les cornes sont entravées par des chaînes, mettant en valeur le fait que l'ancien capitaine de la neuvième division est prisonnier de son désir de vengeance. Le chant des criquets est considéré comme la voix de Bouddha, il est possible de méditer en leur compagnie à Kyôto où se trouve le temple des criquets (Suzumushi-dera). Comme dans beaucoup de temples japonais, il y a une statue de Jizô que l'on peut prier dans l'espoir qu'il réalise l'un de nos souhaits. Ce bodhisattva (un être qui est sur la voie de l'éveil spirituel) refuse de devenir un Bouddha (un éveillé) pour aider les autres âmes à atteindre l'éveil. Dans le bouddhisme, l'éveil spirituel est la paix intérieure, la connaissance de la réalité telle qu'elle est, un retour à notre véritable nature en abandonnant notre égo. Il existe plusieurs représentations de cette divinité, trois nous intéressant particulièrement car elles sont liées à Bleach. La première sont les statuettes de Kamakura (Karakura dans le manga) où plusieurs Jizô ressemblent à des enfants car il est une divinité qui les protège, et aide leurs âmes quand ils sont décédés à passer la rivière pour être jugées puis réincarnées. La deuxième, qui s'apparente à l'être transcendant Aizen et ses deux camarades, est la statue du temple Kôfuku-ji de Nara où Jizô se tient debout sur une fleur de lotus. De cette dernière s'élève une tige où une autre fleur s'épanouie derrière son crâne ainsi qu'un disque rappelant le soleil. Cette statue est accompagnée par les niô, Agyô et Ungyô, gardiens que l'on peut apercevoir de chaque côté de l'entrée principale d'un temple. Cette image nous rappelle celle de la porte des enfers apparue au début du manga où deux squelettes sont empalés à l'aide de shakujo (bâton à anneaux qui peut être utilisé en tant que lance) sur la porte, mais également la façon dont Sôsuke est maintenu prisonnier. La dernière statue est celle où Jizô tient une pierre pour réaliser les vœux dans une main et un shakujo dans l'autre qui lui sert à ouvrir les portes des enfers. Nous pouvons penser à Kaname qui a dans son bankai le nom du gardien des enfers, Enma, accompagné par Gin qui a pour zanpakutô la lance divine (Shinsô) et Aizen qui possède la pierre des vœux (le Hôgyoku). Pour l'ancien capitaine de la cinquième division, il y a une métaphore de l'homme qui utilise le Hôgyoku et son zanpakutô pour détruire la porte qui cache la vérité sur les mondes. Il n'accepte pas que le Roi des Esprits ne soit qu'un pilier qui maintient les mondes ce qui engendre les conséquences suivantes : soit les âmes sont condamnées à vivre dans la pauvreté ou à devenir des soldats dans la Soul Society, soit à être des hollows cannibales ou bien à finir dans les enfers selon les crimes commis. C'est en partie ce qui le motive pour entreprendre sa révolution et devenir un guide comme Jizô.
    Nous allons continuer d'aborder la vérité avec l'homme qui a permis la défaite d'Aizen : Kisuke Urahara. Son nom de famille Urahara 浦原 veut dire « contraire », et les kanjis « pré en bord de mer ». Dans la mythologie grecque, ce pré peut faire référence aux Champs Elysées. En effet, selon Homère et Hésiode, cette partie des enfers est une île où le printemps ne meurt jamais. Avant de se réincarner, les âmes doivent boire l'eau du fleuve Léthé pour oublier leur vie passée. Quant à son prénom Kisuke 喜助, il peut se traduire par « celui qui est heureux d'assister ». Il est né un 31 décembre et a pour signe astrologique le Capricorne qui est une créature mi-chèvre mi-poisson. La chèvre est un animal qui gravit les montagnes tandis que le poisson vit dans les profondeurs, une dualité retrouvée par son engouement pour la science qui peut le tirailler entre la folie et la raison. Le 31 décembre a lieu le solstice d'hiver qui est lié au dieu romain à deux visages, Janus, qui est le gardien de la porte solsticiale. Au cours de l'histoire, Kisuke Urahara nous a montré qu'il pouvait créer des portes vers les différents mondes : un senkaimon qui relie le monde des vivants avec la Soul Society, et un garganta vers le Hueco Mundo. Cet objet est également mentionné dans le nom de son bankai Kannon biraki Benhime atarame qui signifie « Inquisition de la princesse écarlate des portes d'Avalokistesvara ». Sa passion pour la science est mise en avant avec la marionnette qui pratique la dissection, ouvrant des portes pour comprendre l'inconnu. Au Japon, Avalokistesvara a pour équivalence la déesse Kannon (l'un des bodhisattvas les plus connus avec Jizô) dont l'une de ses représentations tient la pierre qui exauce les vœux (cela fait référence à Kisuke qui a fabriqué un hôgyoku). Lorsque Ichigo, Chad et Uryû partent pour le Hueco Mundo pour sauver Orihime, Urahara ouvre un garganta dans son sous-sol en utilisant un kidô qui a pour incantation : « Ma main droite est la pierre qui relie les mondes. Ma main gauche est la lame qui lie la réalité. Le berger aux cheveux noirs est pendu à une chaise. Les nuages de Stratus arrivent, et je frappe l'ibis. » Ce chant peut nous rappeler le rituel konsô pour envoyer l'âme vers Soul Society car l'ibis représente l'âme humaine. Le berger peut nous faire penser à Urahara qui cache son zanpakutô dans une canne ce qui lui fait un point commun avec Shigekuni Genryûsai Yamamoto. Kisuke est le guide de nôtre héro alors que Yamamoto est celui du Gotei 13. La pierre et la lame peuvent caractériser le shinigami vu que son bankai peut affecter la réalité et que son hôgyoku a servi à créer des hybrides. Nous avons l'image d'un Jizô qui est évoquée, ce qui est renforcée par le symbolisme de la porte qui en Asie est celle des enfers. Il est vrai qu'une porte est un passage entre deux mondes mais elle peut avoir une forme différente de celle que nous lui connaissons : nous pouvons considérer le Hôgyoku, le Roi des Esprits et le cœur comme en étant quelques-unes. La perle de la destruction supprime les frontières entre les shinigamis et les hollows permettant l'existence des arrancars et des vizards. En s'étant sacrifié, le roi a permis la création des trois mondes. Cet objet peut aussi être la métaphore d'un miroir car ce qu'il y a derrière peut nous obliger à être confronté à nous-mêmes. Lorsqu'une porte est fermée, il faut du courage pour l'ouvrir car les possibilités sont infinies, car derrière se cachent des vérités que l'on ne veut pas forcément voir
    L'un des animaux qui symbolise l'illusion est le coyote. Ce canidé est un animal solitaire qui retrouve seulement ses congénères pour attaquer de très grosses proies ou pour la reproduction tout le contraire du loup qui vit en meute. Coyote Stark, l'espada numéro 1 souffrant de solitude due à son immense puissance, fragmente son âme pour se créer des compagnons. Il y a d'abord Lilynette Gingerback, puis la meute de sa résurrection, los Lobos. Cette contradiction peut faire penser à celle de Sôsuke Aizen si nous prenons en compte les mots prononcés par Ichigo après leur combat. Ce dernier a ressenti de la solitude en touchant la lame de Kyôka Suigetsu. C'est d'ailleurs après la mort de l'Espada, ce reflet qui exprime son mal-être le plus profond, que l'ancien capitaine de la cinquième division décide d'affronter lui-même l'ennemi lors de la bataille de la fausse Karakura. Stark est tué par Shunsui Kyoraku dont l'une des attaques de son shikai utilise les ombres qui sont un reflet qui peut être identique ou différent (rétréci, agrandi, grossi, aminci) selon la présence de la lumière. La symbolique de l'ombre qui nous intéresse pour cette partie est celle du double dans la psychologie de Carl Gustav Jung. Selon le psychiatre suisse, l'ombre représente les parties de notre personnalité que nous cachons aux autres et à nous-mêmes car nous les considérons négatives. Il arrive que les personnes projettent leurs insécurités sur d'autres, comme par exemple le fait Aizen lors de son combat contre Ichigo. Chaque membre de l'Espada représente son instabilité, nous montrant qu'il est plus complexe qu'une personne qui souffre de solitude : l'arrogance parce que sa différence le fait se sentir supérieur aux autres, le sacrifice parce que c'est un acte qui demande du courage, le cœur parce que c'est ce qui lui manque, le désespoir qui est le sien et celui de Kyôka Suigetsu, la (auto)destruction, l'ivresse parce qu'il veut être aimer mais avant il doit apprendre à s'aimer lui-même, la folie qui le pousse à devenir un être parfait pour changer le monde, la cupidité car il veut continuer d'évoluer alors que c'est incompatible avec la perfection, et la rage qui exprime sa frustration de la société dans laquelle il vit (on ne le voit en colère qu'une seule fois : lorsqu'il se fait sceller par Kisuke Urahara).
    Le chiffre 6 symbolise la perfection (le divin), l'amour et la gémellité (3+3). Nous retrouvons deux de ces aspects chez Jûshirô Ukitake, né le 21/12 (2+1/1+2). C'est durant le sixième jour que les hommes ont été créés dans la Bible. « Tout homme n'est jamais que l'imitation d'un singe. Tout dieu n'est jamais que l'imitation d'un homme. » (poème du tome God is dead). Mimihagi est la main droite du roi des esprits qui a l'apparence d'une main géante avec un œil sur la paume. La droite incarne le bien tandis que la gauche le Mal. Notons que Pernida, le quincy qui est la main gauche, est un antagoniste dans le dernier arc. Il affronte Kenpachi Zaraki de la 11ème division et Mayuri Kurotsuchi de la 12ème division. Nous savons que Mimihagi a pris possession de Ukitake lorsqu'il était enfant, mais ce n'est pas lorsque Aizen lui a dit qu'il n'y avait personne dans le ciel, ni dans l'arc final que Tite Kubo nous a dévoilé son lien avec le divin mais lors de l'introduction de son personnage. Phonétiquement, Jûshirô sonne comme « yorishiro » qui est un objet qui sert de réceptacle à un kami. Il est souvent entouré d'une corde torsadée où des shide (bandes de papiers de riz pliées en zigzag) sont attachées. Nous retrouvons cette image avec son zanpakutô, 双魚理 Sôgyo no Kotowari, qui représente aussi la gémellité. Ce dernier évoque le douzième (1+2) signe du zodiaque, les Poissons. Ce signe est au pluriel car il est l'un des signe double avec les Gémeaux et la Balance. En effet, le symbole ♓︎ représente deux poissons liés par une corde. Lorsque Ukitake l'utilise en shikai, les deux sabres sont reliés par une corde rouge où cinq amulettes métalliques y sont accrochées. Selon les croyances shintoïstes, ces liens peuvent servir à lier deux mondes. Près de la ville d'Isé, se trouvent les rochers mariés de Meoto-Iwa qui représentent Izanagi et Izanami. Dans la mythologie japonaise, Izanami est décédée en donnant naissance au dieu du feu, Kagutsuchi. Izanagi s'est rendu au royaume des morts pour la ramener à la vie. Lorsqu'il l'a retrouvée, la déesse lui dit qu'elle était condamnée à rester parce qu'elle avait mangé de la nourriture des enfers. Elle lui demanda de ne pas la regarder avant que le kami des enfers ne l'autorise à rejoindre le monde des vivants. Impatient, ce dernier désobéit et se rendit compte que sa femme était en train de pourrir. Furieuse, Izanami le poursuivît jusqu'à l'entrée des enfers mais Izanagi la bloqua avec un rocher. Depuis le couple se querelle, Izanami souhaitant se venger en tuant les créations de son mari. De cet évènement est né le cycle de la vie et de la mort. Nous reviendrons plus tard sur Ukitake et son pouvoir, lorsque nous traiterons des dragons.
    Autre Espada auquel il est difficile de ne pas penser est Aaroniero Arruruerie, dont la fierté est d'être celui qui peut continuer à évoluer, en plus d'évoquer les Gémeaux de part sa physionomie. Lors de son combat contre Rukia Kuchiki, nous apprenons qu'il a la capacité de copier l'apparence, les pouvoirs et les souvenirs des êtres qu'il a dévorés. La jeune Rukia se retrouve à combattre une personne qu'elle admirait : Kaien Shiba. De son vivant, il adhérait à la philosophie de Ukitake qui consistait à croire qu'il y avait deux sortes de combats, c'est-à-dire une pour protéger des vies et une autre pour protéger l'honneur. Il en a déduit après avoir approfondi cette idée que les deux types avaient la même source : le cœur. Selon lui, il existe grâce au lien qui se crée entre plusieurs êtres, que si l'on est seul il n'y a pas de cœur. C'est ce lien qui rend plus fort les gens, ce qui est montré avec Orihime qui dit à Ulquiorra qu'elle n'a pas peur parce que son cœur est avec ses amis venus la secourir. C'est aussi montré avec le yin et le yang séparés par la lame de la garde du zanpakutô de Rukia. Lorsque ces deux symboles s'assemblent, ils forment un tout, un cœur, car les éléments opposés qu'ils représentent sont complémentaires. Au début du manga, la jeune shinigami va transmettre cette pensée en transférant ses pouvoirs à Ichigo. Comme nous le verrons dans la partie suivante, Ichigo est un soleil. Dans la mythologie japonaise, le monde a été plongé dans les ténèbres lorsque la déesse Amaterasu s'enferma dans une grotte. Pour la faire sortir, la déesse Uzume se mit à danser. Cette danse appelée « kagura » (autrefois « kamikura ») est devenue un rite religieux qui s'effectue avec des clochettes auxquelles est accroché un long ruban. L'apparence de cet objet est similaire à celle de Sode no Shirayuki en forme de shikai qui est un sabre blanc avec un ruban. Les clochettes font référence à la forme de la fleur de perce-neige, le symbole de la treizième division dont fait partie Rukia. Alors que Ichigo vit dans un monde pluvieux, elle va faire briller le soleil qui est en lui, créer le lien lui permettant de devenir plus fort pour protéger les personnes qu'il aime et le monde dans lequel il vit. Nous verrons plus en détails plus tard pourquoi le cœur est important chez Sôsuke Aizen.

    Les fleurs sont associés aux sentiments et à l'amour dans le langage des fleurs. Dans Bleach, ces symboles sont présents dans les emblèmes des treize divisions et de la garde royale, mais aussi dans certains personnages qui ont un lien avec le divin : Aizen, Ichigo, Orihime, Szayelaporro (ce dernier est développé dans une autre partie). Les dieux sont souvent représentés par le soleil qui est masculin mais peut aussi être féminin comme c'est le cas avec la déesse japonaise Amaterasu. Sôsuke est attiré par le divin, tel un papillon qui butine les fleurs.
    Le protagoniste Ichigo Kurosaki a un thème floral et solaire bien qu'un thème lunaire soit présent avec son zanpakutô. La prononciation met en lumière qu'il est un être parfait : en japonais, « ichi » est le chiffre 1, et « go » le chiffre 5 (1+5=6). C'est également la même que celle d'un fruit : la fraise, symbole de la déesse de l'amour, Vénus (Aphrodite chez les Grecs). La forme du fruit est un triangle avec le sommet inversé qui peut nous faire penser à un cœur. La chevelure d'Ichigo est flamboyante comme le soleil. En décoration, les miroirs ont souvent un cadre en forme de soleil. L'ancien espada numéro 6, Luppi Antenor, a une sorte de soleil sur le dos avec huit tentacules/rayons pendant sa résurrection. Nous pouvons comparer cette apparence à celle d'une araignée. L'araignée (Ichigo/le soleil) dévore le papillon (Aizen/la lune).
    Aizen compare les pouvoirs de Orihime Inoue à ceux d'une divinité car ils peuvent rejeter un évènement passé. Grâce à ses barrettes en forme de fleur à six pétales, elle peut invoquer six fées : les six fleurs de Shunshun (盾舜六花 « Shun Shun Rikka » littéralement "les six fleurs du bouclier d'Hibiscus"). Chacune d'elle a un nom qui a un lien plus ou moins proche du shinigami :
あやめ Ayame signifie « iris », le courage. Cette fleur est l'emblème de la septième division qui a pour capitaine Sajin Komamura 狛村 左陣, un ami de Kaname Tôsen. Il est le premier personnage sur lequel Aizen utilise son sort préféré : le hadô 90 Kurohitsugi. Son bankai, Kokujô Tengen Myô-o, se matérialise en prenant la forme d'un gigantesque samouraï. Il y a un effet miroir entre l'utilisateur et le pouvoir : le guerrier copie les attaques du shinigami à grande échelle, tandis que les blessures du géant sont répercutées sur le capitaine. Le capitaine de la septième division a la particularité d'avoir l'apparence d'un loup (bien qu'elle soit inspirée de la race de chien Jindo coréen comme l'indique son nom 狛) . Pendant le dernier arc, nous apprenons que son clan est maudit et condamné à se réincarner en animal. En japonais, le loup est appelé 狼 « ôkami » littéralement « grand dieu » (homonyme de l'appellation « Sa Majesté » uniquement utilisée pour l'empereur) ce qui fait qu'il a longtemps été vénéré dans les temples shintoïstes. Avec l'occidentalisation du Japon pendant l'ère Meiji (1868-1912), le souverain a encouragé l'extermination de cet animal ce qui est l'une des raisons pour laquelle il n'y a plus de loups dans ce pays. Ce canidé est symbole de courage que nous étudierons plus tard. Komamura va abandonner cette forme pour prendre celle d'un humain. Pour cela il va s'arracher le cœur de la poitrine et le donner à son grand-père, le chef de son clan (son design est inspiré par la race de chien coréen Sapsali). Ce rituel va lui procurer temporairement l'immortalité puis la perte de ses pouvoirs de shinigami. Ce gain de puissance est matérialisé par le cœur, mais contrairement à celui décrit par Kaien Shiba qui est le lien entre plusieurs personnes, celui-ci exprime quelque chose qui est propre à un individu. Nous pouvons considérer ce sacrifice comme étant une sorte d'éveil spirituel pour Komamura car il y a beaucoup d'éléments qui rappellent le divin : tout d'abord, nous avons l'immortalité du personnage puis son nouveau bankai Kokujô Tengen Myô-ô Daigai Jôe. Dans la religion bouddhiste, un Myô-ô est un Roi de la Clarté (ou du savoir), comme par exemple Aizen Myô-ô. Le nom de son bankai signifie « châtiment divin des cordes noires du roi de lumières, armure de cordes divines » qui accentue son désir de vengeance après la mort de Yamamoto qui est l'une des personnes qui l'a accepté tel qu'il est malgré son apparence bestiale. Ce futur éveil était annoncé lors de sa première apparition durant laquelle il cachait son visage avec un casque qui ressemble au panier que portent les moines bouddhistes komusô qui symbolise l'absence d'égo.
梅巌 Baigon est la fleur de prunier. Les fleurs éclosent à la fin de l'hiver et symbolisent le renouveau avec l'arrivée du printemps. C'est une référence à la vice-capitaine de la cinquième division, Momo Hinamori, qui a un zanpakutô de type feu 飛梅 Tobiume (prune volante). La jeune femme va commencer à idolâtrer Aizen après qu'il lui a sauvé la vie lors d'un exercice qui a mal tourné avec des hollows. Parce qu'il pense que « l'admiration est le sentiment le plus éloigné de la raison », il cherchera à la tuer. Il considère que c'est la meilleure chose pour elle parce qu'il s'est arrangé pour qu'elle ne puisse vivre sans lui avec ses manipulations. Il y a une certaine contradiction car il déteste les personnes dépendantes et qui ne peuvent penser par elles-mêmes, pourtant il veut devenir un dieu par conséquent il sera inévitablement idolâtrer. Il a beau dire que Momo ne le comprenait pas, mais l'inverse est valable aussi : c'est flagrant lorsqu'il est surpris de voir la jeune shinigami rejoindre la bataille dans la fausse Karakura. Lors de cet évènement, il l'utilise aussi pour faire souffrir Tôshirô Hitsugaya car c'est un enfant prodige qui a de nombreux points communs avec lui.
火無菊 Hinagiku, dont les kanjis veulent dire « le chrysanthème sans flamme ». La prononciation est le nom d'une autre fleur : la pâquerette. Au Japon, le chrysanthème est le symbole du soleil et de l'immortalité, mais également de la famille impériale depuis la période de Kamakura. Dans le manga, cette fleur est l'emblème de la première division. Pour Aizen, Shigekuni Genryûsai Yamamoto est une figure de l'autorité du monde qu'il souhaite effacer et qui n'a aucune place pour celui qu'il veut créer, c'est pourquoi il a mis en œuvre un stratagème pour le tuer. Il va utiliser le Hôgyoku pour modifier l'arrancar Wonderweiss qui va lui prodiguer le pouvoir d'absorber les flammes du zanpakutô Ryûjin Jakka en échange de ses facultés cognitives (la parole, la mémoire, l'intelligence, etc). Cela est souligné dans son nom « to wonder » pouvant signifier « penser » en anglais, et « weiß » qui est la couleur blanche en allemand. Kaname Tôsen est le seul à comprendre l'arrancar lorsqu'il s'exprime et le considère comme étant un être « pur » comme lui, ce qu'il ne faut pas comprendre au premier degré. En effet, l'ancien capitaine est habité par son désir de vengeance et est donc corrompu. Ils sont même différents : Wonderweiss a abandonné certaines de ses capacités pour rester innocent alors que Tôsen a abandonné son innocence pour suivre le chemin de la vengeance. Avant de faire des parallèles avec deux autres personnages, nous allons revoir les définitions des mots « innocence » et « ignorance ». Être innocent, c'est ne pas savoir ce qu'est le mal. Être ignorant est le fait de ne pas savoir quelque chose (on peut être ignorant sans être innocent). Nous allons étudier en premier le jeune arrancar en tant que reflet de Sôsuke Aizen. Le hollow a deux apparences : une enfantine représentant son innocence et une monstrueuse. Au contraire, chez le shinigami nous ne connaissons pas son enfance mais nous savons que la perte de son innocence et de son ignorance l'a mené à devenir un monstre. Si Tôsen est le seul à comprendre Wonderweiss, c'est parce qu'il est le seul à comprendre le but de Aizen : celui d'abolir l'injustice en devenant souverain des mondes. Maintenant, nous allons nous pencher sur Wonderweiss comme étant une métaphore du Roi des Esprits. Nous savons que le roi a abandonné sa vie pour créer et maintenir la balance entre les trois mondes : le monde des vivants, Soul Society et le Hueco Mundo. Cet équilibre doit être maîtrisé sous peine que les mondes fusionnent ensemble. Cela peut être représenté par la fleur de chrysanthème car certaines variétés ont trois fleurs qui poussent sur une même tige. Les japonais disent que la fleur la plus grosse représente le ciel (Soul Society), et les deux autres la terre (le Hueco Mundo, le sable étant un type de terre) et les humains (le monde des vivants). La mort de Wonderweiss provoque la libération des flammes par une explosion, menaçant l'existence de la fausse Karakura et le Gotei 13 qui la protège. Yamamoto va se sacrifier pour les absorber et préserver les mondes.
リリィ Lily est le mot anglais pour « lys ». Cette fleur exprime la féminité, l'amour et la pureté ce qui correspond à Orihime. Elle incarne aussi le deuil, épreuve qu'elle a vécu au début du manga avec son grand-frère qui s'est transformé en hollow. Si nous nous fions au design de la fée, la variété qui nous intéresse est celle du lys oriental à cause des points qu'elle a sur ses pétales. Celle-ci symbolise le renouveau et la renaissance, un renouveau que la jeune fille embrassera après que son frère ait trouvé la paix. Lorsque Sôsuke Aizen quitte le Hueco Mundo, il compare Orihime au soleil qui est une étoile, la même forme que ses barettes. La fleur de lys oriental est souvent rose vive comme la ceinture d'Aizen, accessoire qui sera analysé dans la partie sur son apparence. Cette couleur marque une notion qui est très importante dans le manga et c'est un changement qui va s'opérer après sa défaite contre Ichigo.
舜桜 Shun'ô est l'hibiscus, la fleur la plus représentative de l'aspect divin d'Orihime. Cette fleur est associée à la déesse Kali, déesse de la mort et du temps, qui symbolise la préservation, la transformation et la destruction. Dans le manga, nous avons trois personnages divins qui influent sur le cours du temps : Orihime influence le passé en le rejetant, Aizen manipule le présent avec ses illusions et Yhwach peut altérer le futur avec The Almighty. Ils ont également un lien particulier avec la mort : Orihime peut probablement ramener à la vie, Aizen qui est un shinigami (littéralement « dieu de la mort ») obtient l'immortalité et Yhwach en a peur. Nous pouvons aussi leur appliquer les symboles de la déesse : Orihime se bat aux côtés de ceux qui veulent préserver le monde tel qu'il est, Aizen se bat pour le transformer, quant à Yhwach, il veut le détruire pour rétablir l'ancien. Leur aspect divin est intensifié avec l'attribut que leur a donné le mangaka qui correspond au trésor impérial du Japon qui a été offert au premier empereur par la déesse Amaterasu. Orihime a un bouclier qui rappelle le bouclier miroir Yata-no-Kagami qui symbolise la faculté de comprendre (cette dernière comprendra le cœur d'Ulquiorra). Sôsuke a le hôgyoku qui évoque le magatama qui symbolise la faculté d'apprendre (après sa défaite contre Ichigo, il apprendra à se connaître). Quant à Yhwach, il possède une épée qui correspond à Kusanagi-no-Tsurugi qui symbolise la faculté de partager (il peut distribuer des fragments de son âme).
椿鬼 Tsubaki signifie « camélia ». Tite Kubo a choisi d'orthographier cette fleur avec deux kanjis : 椿 « tsubaki » (« camélia ») et  « ki ». La fleur de camélia est l'emblème de la sixième division qui incarne la noblesse dont le capitaine est Byakuya Kuchiki. Durant son combat contre Renji lors de l'arc Soul Society, Byakuya dit à ce dernier : « C'est comme l'histoire du singe qui essayait de capturer la lune. Cependant, même s'il pensait qu'il s'en approchait, ce n'était juste que la réflexion de la lune au milieu d'un lac. Peu importe ses efforts pour la capturer, il se noyait inévitablement dans le lac sans résultats. » La lune est l'objet d'un désir, comme Rukia est la personne que Renji aime et veut protéger. Dans le cas de Sôsuke Aizen, elle représente le Roi des Esprits. Cela mentionne aussi l'esprit singe (心猿 « shin'en » en japonais) qui dans le bouddhisme est une métaphore pour symboliser ce qui empêche nôtre esprit à rester concentré (par exemple l'indécision, l'avidité ou encore le stress). L'éveil spirituel passe par la maîtrise de l'esprit singe. Il y a également un lien avec Rukia Kuchiki avec le kanji  « ki » qui peut aussi se prononcer « oni » (« démon »). Aizen a établi un stratagème pour récupérer le Hôgyoku de Kisuke Urahara que ce dernier a caché dans le corps de la shinigami. La garde du zanpakutô Sode no Shirayuki de Rukia change lorsqu'il est en shikai : il prend la forme d'un cercle séparé en six parties rappelant les sommets du symbole japonais Kagome. Sur les représentations de la déesse Kisshôten, ce motif incarne la pierre Cintamani (la pierre des vœux, c'est-à-dire le Hôgyoku dans Bleach) qu'elle tient dans sa main. Le kanji  « ki » se prononce « guǐ » en chinois et est un clin d'œil à l'exécution de Rukia. Le central 46 la condamne à mort pour avoir transférer ses pouvoirs à un humain, Ichigo Kurosaki. En astronomie chinoise, Yugui est le nom de l'une des loges lunaires associée à l'oiseau vermillon du Sud (Suzaku en japonais). Ses étoiles se trouvent dans la constellation du Cancer. Lorsque le corps de la nécromancie libère le Sôkyoku de ses entraves, la hallebarde se transforme en un gigantesque oiseau de feu.
    Le symbole de la troisième division est le souci. Cette fleur à douze pétales et qui ressemble à un soleil est le symbole du chagrin et du désespoir ce qui correspond bien au personnage de Gin Ichimaru. Nous avons une opposition des couleurs avec 銀 « gin » qui est le mot pour « argent » et l'or que l'on retrouve avec la fleur de souci (« marigold » en anglais, 金盞花 « kinsenka » en japonais). La fleur est offerte en offrande dans certains pays d'Asie ce qui peut faire penser aux ongles du roi des esprits qui ont été arrachés de Rangiku pour être offerts à son hôgyoku. Cela montre que Gin est différent de Tôsen malgré le fait qu'ils souhaitent tous les deux venger une personne aimée. Alors que Tôsen et Aizen désirent rendre le monde meilleur, Ichimaru n'a pas de but commun avec eux car l'ancien capitaine de la cinquième division est sa cible. Gin s'est comporté comme un serpent : il s'est rapproché de sa proie physiquement mais pas émotionnellement pour mieux accomplir sa tâche, au point d'avoir interprété le fait qu'Aizen désirait mourir avec un trou dans la poitrine comme il le lui fait remarquer lorsqu'il l'attaque. Gin entre en action tel la fleur de souci qui s'ouvre le jour et se ferme la nuit, c'est-à-dire après la fusion avec la perle de destruction qui fait évoluer Sôsuke Aizen en un être divin. Pour cela, il va utiliser son bankai Kamishini no Yari qui signifie « lance tueuse de dieu » qui a la particularité de se désintégrer le temps de l'extension de la lame. Il va laisser l'un des fragments empoisonné dans le cœur de Sôsuke pour le tuer ce qui va échouer à cause de la protection octroyée par la perle.
    La fleur de lotus, tout comme le souci, s'ouvre le jour et se ferme la nuit. Comme nous l'avons déjà dit précédemment, Aizen-Myô-ô est assis sur une fleur de lotus comme beaucoup de divinités asiatiques. Lorsque l'Espada numéro 7 est dans sa forme libérée, il est assis en position du lotus avec ses membres inférieurs recouverts par des pétales mauves. Son pouvoir Amor (« amour ») est une sorte d'hypnose. En effet, Zommari peut contrôler physiquement une personne ou une partie du corps en utilisant les nombreux yeux qu'il possède. Une fleur de lotus noire marque la partie dominée par son pouvoir. Les huit pétales peuvent représenter le Noble Chemin octuple du bouddhisme. Ses huit concepts sont des guides pour atteindre l'éveil spirituel. Nous allons laisser les symbolismes de l'Asie de côté pour ceux de l'Egypte ancienne, ce qui va nous permettre d'aborder un autre maître des illusions : Shinji Hirako, qui porte un masque de pharaon. Pendant les chapitres Turn back the pendulum, Hirako est à l'époque capitaine de la cinquième division et Aizen son vice-capitaine. L'auteur nous montre deux personnages bien différents : le premier n'est pas sérieux et puéril tandis que le second est complètement l'inverse. Lorsqu'il rejoint la bataille de Karakura, nous apprenons qu'inverser les choses est sa spécialité. Son comportement ainsi que son shikai et son bankai accentuent le fait qu'il y a un effet miroir entre Hirako et Aizen. Lorsqu'il affronte Sôsuke, il va influencer la perception des directions en utilisant son shikai. Pour ce faire, son zanpakutô, Sakanade, libère un parfum pour activer l'illusion. La fleur de lotus bleu a des propriétés hallucinogènes et est utilisée comme drogue. Mentionné dans la série de romans Can't Fear Your Own World, son bankai peut quant à lui inverser la perception des relations pendant les combats : les alliés deviennent ennemis et vice-versa. Selon les illustrations de Kubo, le vizard se trouve au centre d'un piédestal en forme de fleur de lotus dont les pétales se referment pour le protéger pendant la bataille. Le centre de la fleur est considéré comme étant le berceau où est né Râ, le dieu soleil de la mythologie égyptienne. De ce fait, nous pouvons considérer que Shinji Hirako est le dieu de son propre monde. Le deuxième shinigami l'imite de manière consciente : « Bienvenue dans le monde à l'envers » (Shinji à Sôsuke), et « Bienvenue dans ma Soul Society » (Sôsuke à Yhwach), et inconsciente : il va en effet créer une distance avec Hinamori comme l'avait fait Hirako avec lui-même, même si dans les deux cas Aizen trahit les deux.

    L'eau évoque aussi le miroir qui selon sa stabilité peut déformer ce qui y est réfléchi. En alchimie, le symbole ▼ représente l'eau dont la forme peut nous faire penser à celle d'un cœur
    Chimiquement, l'eau a trois états : solide, liquide et gazeux. En premier l'état solide qui au contact de la chaleur devient liquide, puis le liquide qui avec la chaleur devient gazeux. Lors de la bataille de la fausse Karakura, nous en avons deux qui s'affrontent : liquide (Harribel) et solide (Hitsugaya). L'eau est source de vie mais sous forme de glace représente la stérilité, la stagnation. Le trou de l'Espada se trouvant au niveau de son utérus émet une contradiction, le hollow représentant l'état liquide. Peut-être était-ce un indice sur le fait qu'Aizen n'accomplirait pas la mission qu'il s'était donnée car nous pouvons supposer que les trois états représentent des périodes de sa vie. En effet, Sôsuke était probablement un enfant prodige comme Tôshirô, puis à un moment de sa vie a "vu" le Roi des Esprits (dieu est souvent symbolisé par le soleil) ce qui lui a donné un but. Lors de son temps dans le Gotei 13, il était protecteur et respecté tout comme Harribel. Tout comme la vapeur qui monte au ciel, il souhaitait s'élever pour devenir un dieu, pour cela il a affronté un soleil : Ichigo. Kubo accentue le parallèle avec les poèmes de Hitsugaya (le kanji  « shi » de son prénom Tôshirô 冬獅郎 veut dire « lion », référence à Aizen-Myô-ô) : « La crinière brûlante du soleil va effacer les traces de pas sur la neige. Ne crains pas les illusions, c'est déjà sur elles que le monde repose », et de Harribel : « Un monde sans sacrifice n'existe pas... Ne le réalises-tu pas ? Nous appelons temporairement monde cet enfer de cendres flottant sur une mer de sang ». Ces poèmes peuvent nous faire penser à la façon dont Sôsuke voit le monde dans lequel il vit : un monde injuste construit sur un sacrifice.
    Le signe astrologique qui succède aux Gémeaux est un signe d'eau : le Cancer ♋︎. Un reflet déformé que l'on retrouve dans le nombre 69. Le chiffre 6 ayant était traité plus haut, nous allons nous attarder sur le chiffre 9 qui est le celui de l'accomplissement car il est le dernier chiffre de la suite décimale. Le personnage de Shûhei Hisagi s'est fait tatouer sur la joue le nombre 69 en hommage à son héros, Kensei Muguruma qui lui, l'a au niveau de son plexus solaireHormis le fait que le thème de la luxure est évoqué, il met en avant le fait que pour devenir un être divin (6), il faut opérer des métamorphoses (9). « La peur est nécessaire pour atteindre l'évolution », ces mots sont prononcés par Aizen à Gin lorsque ce dernier l'a trahi et a tenté de lui voler le Hôgyoku. Cette affirmation est réelle si nous nous fions à certains personnages comme Rukia qui utilisera son bankai pour la première fois en affrontant la peur incarnée, ou encore les deux personnages que nous allons détailler : Hisagi et Ichigo (qui a pour signe astrologique le Cancer). Pendant ses années d'études à l'Académie des shinigamis, Shûhei a été attaqué et blessé au visage par un hollow lors d'un exercice ce qui va engendrer sa peur du combat. C'est après avoir vu les capitaines, vices-capitaines, les vizards ainsi que le trio Urahara - Yoruichi - Isshin se faire vaincre par Aizen, que Ichigo va avoir peur d'affronter ce shinigami qui a une trop grande pression spirituelle. Les deux personnages sont également effrayés par leur pouvoir : le vice-capitaine de la 9ème division n'aime pas Kazeshini à cause de son apparence de faucheur de la mort, quant à Ichigo, il a peur de son hollow intérieur qui a pris le dessus lors de son affrontement contre Ulquiorra. Sun Tzu a écrit dans l'Art de la guerre qu'il est important de connaître son ennemi mais surtout de se connaître soi-même pour gagner des batailles. Cette méconnaissance de soi est mise en avant par les chaînes de leur zanpakutô qui entravent leur volonté de protéger mais aussi par le fait qu'ils sont doubles : celui de Shûhei a deux faux, tandis que Ichigo a deux esprits rendant l'équilibre difficile à atteindre. Deux personnes importantes dans leur vie les aideront à s'affranchir de cette crainte : un ancien capitaine pour l'un et un père pour l'autre. Kaname Tôsen dira qu'avoir peur du combat et de son sabre est nécessaire pour être un guerrier. Isshin Kurosaki va rappeler à son fils que s'il n'agit pas, il ne pourra protéger personne. Il lui dira d'entrer en contact avec Zangetsu pour apprendre le Saigô no Getsuga Tenshô et ne faire plus qu'un. Il est intéressant de remarquer que son prénom, Isshin 一心, s'écrit avec cinq traits et peut se traduire par « un cœur » ou « un esprit ». Les premiers résultats de ces enseignements se verront avec les combats où s'opposeront Shûhei et Findor (qui est un crabe, animal représentant le signe du Cancer) ainsi que Ichigo et Aizen, deux adversaires qui ne cessent d'augmenter leur puissance et qui ne connaissent ni la peur de la puissance de l'ennemi, ni la peur d'eux-mêmes. 
    En Chine, le chiffre 9 était celui de l'empereur et des dragons contrairement à l'Occident qui associe ces créatures avec le Mal. Ils ont plusieurs stades d'évolution avant d'avoir leurs apparences définitives, tout comme Sôsuke, Ichigo ou encore les hollows. Bien avant de devenir un dragon, celui-ci peut avoir l'apparence d'un serpent avec une tête de carpe (la plus célèbre des carpes qui se transforme en dragon étant le Pokémon Magicarpe). Plusieurs attributs physiques s'ajoutent au fil du temps comme par exemple des moustaches, des serres, une queue, des écailles de poisson ou encore des bois de cerf sur la tête. Chacun possède une pierre sous son menton qui détient un immense pouvoir dont celui de réaliser des vœux. Parce qu'ils contrôlent l'élément de l'eau, ils sont associés à la sécheresse, aux inondations et la météo. Grâce à leurs pouvoirs, ils peuvent s'envoler dans le ciel. A l'aide de ces informations, nous pouvons analyser Sôgyo no Kotowari. La phrase prononcée par Ukitake pour libérer son pouvoir est « Que toute vague devienne mon bouclier ! Que tout rayon de foudre devienne mon sabre ! ». Nous retrouvons les éléments associés aux dragons. Lors du combat contre Stark, Ukitake utilise l'un des sabres pour absorber un cero et l'autre pour le renvoyer. Le mot « kotowari » a deux significations : le cours naturel des choses et le rejet. Dans le manga, nous avons Kisuke Urahara qui accepte le monde tel qu'il est, et Sôsuke Aizen qui le rejette. Ces deux-là sont les seuls personnages à avoir utilisé le hadô 99 Goryûtenmetsu (les Cinq Dragons de la Destruction), ce qui va nous permettre d'aborder le dernier motif de Kyôka Suigetsu.

    La lune est un astre dont la lumière est le reflet de celle du soleil.
    Comme mentionné plus haut, le fait que Sôsuke Aizen et Kisuke Urahara soient les seuls shinigamis à avoir invoqué le hadô 99 est important. En effet, les dragons sont souvent représentés par deux, se battant dans le ciel pour la perle des vœux. Nous savons que les deux shinigamis ont chacun fabriqué un hôgyoku, littéralement la perle de la destruction. Après la fusion des deux sphères, c'en est une parfaite qui a été obtenue par l'ancien capitaine de la cinquième division. Selon ce dernier, elle aurait le pouvoir d'exaucer les souhaits, tandis que l'autre s'en est servi pour détruire les barrières entre les shinigamis et les hollows.
    L'érable « hôgyoku » est une variété d'érable du Japon. Pour le peuple japonais, cet arbre est un symbole de paix, d'élégance et de l'arrivée de l'automne. Il est la balance qui maintient l'harmonie. Le nom du clan Shihôin 四楓院 peut se traduire par « la maison des quatre érables ». Sur les cinq familles, seules trois armoiries ont été montrées : celles des clans Kuchiki, Shihôin et Shiba. Si nous analysons celles de la famille Shihôin, nous pouvons observer qu'il s'agit d'un hexagone avec à l'intérieur quatre feuilles d'érables autour d'un losange. Dans ce dernier est dessiné un croissant de lune couché qui pourrait représenter le Roi des Esprits. Notons qu'il n'y a que quatre érables alors qu'il y a cinq familles nobles (Tsunayashiro, Kuchiki, Shiba, Shihôin, et une dernière au nom inconnu). 朽木Kuchiki veut dire « arbre pourri », le zanpakutô de Kaien Shiba a la forme d'un trident qui est une variété d'érable du Japon, 綱彌代 Tsunayashiro fait référence au yorishiro précédemment évoqué avec Ukitake qui peut être un arbre, 綱 « tsuna » signifiant « corde »
    Nous allons maintenant prendre en considération les éléments cités que sont la lune, le Hôgyoku, les cinq clans ainsi qu'Aizen et Urahara, car ils ont tous un point commun : Ichigo Kurosaki. Le protagoniste principal de la série est le fils d'un noble shinigami, Isshin Shiba, et d'une quincy de sang pur, Masaki Kurosaki. Son père a un motif lunaire notamment avec son zanpakutô Engetsu et sa mère un motif solaire. Isshin considérait Masaki comme étant un soleil autour duquel gravitait leur famille (« J'ai réalisé qu'elle était mon soleil. Elle attirait, pardonnait, illuminait toutes les choses et les orchestrait à sa guise. J'étais tout simplement heureux d'être pris dans son orbite. »). Dans certaines mythologies, les éclipses solaires (« black sun » en anglais) existent parce que deux divinités, représentant chacune un des deux astres, s'unissent c'est pourquoi Ichigo a les deux thèmes. Ses pouvoirs lunaires, Tensa Zangetsu (« la Lune tranchante des chaînes célestes »), Getsuga Tenshô (« le Croc lunaire qui tranche les cieux ») et Saigô no Getsuga Tenshô (« le Croc lunaire ultime qui tranche les cieux ») sont tous les trois explicitement des pouvoirs pour détruire des divinités. Tout d'abord nous avons le faux dieu, Aizen, pour lequel il va utiliser la technique Mugetsu (« nuit sans lune »). La pression spirituelle de Ichigo rend le ciel obscure empêchant les rayons du soleil de l'illuminer. S'il n'y a pas de soleil, la lune ne peut refléter sa lumière et donc, Aizen, la copie ne peut exister. Ensuite, nous avons le Roi des Esprits qu'il a tranché contre son gré et pour terminer, son successeur, Yhwach. Si nous reprenons l'image des dragons et qu'Ichigo est la lune, ce dernier serait donc une perle de la destruction.
    Au cours de l'œuvre, la lune est présente sous plusieurs de ses phases : premier et dernier croissant, pleine lune et nouvelle lune. Au-delà du ciel de Soul Society vit le roi des esprits que nous pouvons considérer comme le cœur des mondes. Même s'il n'a plus son organe, il n'est ni vivant ni mort mais s'il n'est plus, la balance des mondes sera détruite. Aizen utilise le Hôgyoku pour évoluer et atteindre son but qui est de remplacer ce souverain. Nous pouvons observer la phase de croissant dans le ciel mais aussi symboliquement avec la résurrection de Nnoitra, Santa Teresa, la coiffe de Senjumaru Shutara ou encore les attaques de Ichigo. Si nous comparons avec les deux autres phases citées qui englobent la totalité de l'astre, le croissant a une partie visible et une partie non visible. Zangetsu 斬月 veut dire « lune tranchante » mais « lune restante » s'il est écrit ainsi . Le croissant de lune est omniprésent au Hueco Mundo, le monde des âmes où vivent les êtres qui n'ont plus de cœur. Comme nous le verrons dans la partie suivante, le blanc représente la conscience et le noir l'inconscient : chez certains hollows un minimum de conscience (l'instinct primitif) est toujours présent en eux. La nouvelle lune correspond à Mugetsu que Ichigo obtient en entrant en résonnance avec Zangetsu, avec lui-même. Les chapitres 530 et 531 du manga ont des illustrations avec pour inscription « Dark of the Moon » pour Masaki Kurosaki et « Dark of the Bleeding Moon » pour White. La face cachée de la lune (« dark of the moon ») est la partie que l'on ne peut voir lorsque nous la regardons dans le ciel. Nous développerons Masaki et White dans la partie consacrée à Kyôka Suigetsu.
 

Son apparence

    Dans l'œuvre de Tite Kubo, nous pouvons observer que les couleurs dominantes sont le noir et le blanc. Elles sont principalement utilisées sur les uniformes des différentes factions (shinigamis, arrancars, quincys), mais également sur les corps des hollows. Nous allons commencer avec le symbolisme de la conscience avec le blanc et de l'inconscient avec le noir. La conscience est ce qui permet aux êtres vivants d'assimiler leur existence et le monde qui les entoure. Chez Aizen, nous parlerons de la conscience réflexive, celle qui l'amène à remettre en question le fonctionnement de Soul Society, à utiliser son intelligence pour faire des expériences scientifiques et à s'élever en tant que divinité. L'inconscient est ce que nous refoulons au fond de nous-même. Le personnage est tiraillé entre ce qu'il doit faire et ce qu'il veut vraiment, ce qui est montré avec les différents uniformes qu'il porte au cours du manga. Nous le découvrons en tant que capitaine de la cinquième division où son uniforme noir est recouvert par un haori blanc ce qui met en valeur que son but de devenir un dieu pour améliorer les mondes prend le dessus sur ses sentiments personnels. Puis après avoir quitté Soul Society, il garde son shihakushô mais remplace son haori par un autre manteau blanc. Le blanc et son égo l'emporte lorsque Ichigo, Chad et Uryû envahissent le Hueco Mundo où il apparaît avec un nouvel uniforme, puis ensuite avec les différentes transformations. Son inconscient va se manifester avec le visage monstrueux ce qui va permettre au kidô de Kisuke Urahara de s'enclencher. Nous reviendrons sur l'aspect conscience-inconscient lorsque nous analyserons Ulquiorra. L'autre symbolisme que nous allons étudier est celui du Bien et du Mal que nous retrouvons avec la guerre opposant les shinigamis et les quincys. Le Bien est représenté par les quincys malgré le fait qu'ils soient des antagonistes. En effet, Yhwach est considéré comme un dieu ayant une armée d'anges qui ont pour mission de vaincre le Mal au nom de la paix. Aizen est bien entendu recouvert de noir car il n'adhère pas au projet de ce nouvel ennemi. Lorsque l'empereur quincy absorbe le Roi des Esprits, il se fait corrompre par les ténèbres. L'aspect divin chez les shinigamis utilise également la couleur blanche avec les différentes transformations d'Aizen mais aussi avec White et Wonderweiss. White est un hollow expérimental dont la manière dont il a été créé rappelle celle du Hôgyoku et des asauchis de Ôetsu Nimaiya. Wonderweiss est un arrancar modifié avec le Hôgyoku. Leur point commun est qu'ils sont considérés comme des êtres purs par Kaname Tôsen. D'un point de vue biologique, ils ne le sont pas car ils sont des hybrides hollow et shinigami. Nous avons déjà développé Wonderweiss avec la fleur de chrysanthème donc nous allons aborder White. Le Hôyoku, les asauchis et White sont trois créations qui ont été fabriquées avec pour principal ingrédient de nombreuses âmes de shinigamis. La pierre va permettre à Aizen d'obtenir un statut supérieur aux autres êtres vivants, le rapprochant de plus en plus de son but de venir un dieu. Dans le cas des asauchis et de White, nous verrons plus tard qu'ils ont une fonction similaire parce que ce qui nous intéresse maintenant est l'apparence. White est un hollow blanc recouvert d'une armure noire avec un trou rempli au niveau du thorax. Les cornes, les pattes et la carapace ressemblent à ceux d'une lucane cerf-volant mâle. Tout comme le papillon, la lucane est d'abord une larve puis une nymphe (la chrysalide chez le papillon) avant d'achever sa dernière métamorphose. Nous pouvons aussi y voir une représentation d'un samouraï : les cornes évoquent l'ornement (maedate) qui se trouve sur le casque (kabuto), et le masque (menpô) qui est en plus d'être une protection faciale, pouvait être utilisé pour effrayer les ennemis avec son apparence de démon. Ce hollow a en plus deux lames à la place des membres supérieurs, un autre point commun avec les guerriers japonais qui portaient deux sabres : un katana et un wakizashi. Cette image est marquée par la défaite de White qui le pousse à s'autodétruire, rappelant le rituel du seppuku (le suicide par éventration). Le sabre symbolise l'âme de son manieur chez les samouraïs. D'ailleurs dans ce cas de figure, le mot japonais pour désigner l'âme est  « kokoro » dont l'une des traduction est « cœur ». Que ce soit l'image de la lucane ou du samouraï, l'armure noire protège ce qui va être l'essence du pouvoir de Ichigo.

Vice-capitaine et capitaine de la 5ème division

    Comme tous les vice-capitaines, Aizen est vêtu d'un shihakushô et porte l'insigne de la cinquième division à son bras gauche. C'est une plaque où sont inscrits le chiffre cinq et une branche de muguet. Cette fleur symbolise la pureté, le bonheur, le renouveau, l'honnêteté et la discrétion. Elle contient un poison toxique pour le cœur. 
    L'intérieur de son haori de capitaine est turquoise. Cette couleur évoque l'eau tout comme son zanpakutô, Kyôka Suigetsu. En Inde, elle symbolise la protection, la richesse, l'espoir et le courage. Le courage est une force morale qui permet de surmonter la peur (des lendemains, du danger, de la souffrance, etc). Ces deux notions sont indissociables du personnage : « Yhwach, le monde que tu voulais créer était peut-être dénué de toute crainte mais s'ils n'avaient pas peur de la mort, les humains ne tenteraient pas de vaincre en cherchant l'espérance. Certes, ils peuvent continuer d'avancer tout bêtement parce qu'ils sont en vie, mais ce n'est pas la même chose que de marcher sans relâche pour repousser ses peurs. C'est pourquoi ils ont donné un nom particulier à cette marche… Le courage. ». Plusieurs éléments représentent à la fois la protection et le courage : le requin (Tia Harribel), la carapace de White, la mante religieuse (Nnoitra), la panthère (Grimmjow), le dragon oriental, et le chiffre 5 que l'on retrouve avec Sôsuke, Nnoitra mais aussi Ichigo (« go » en japonais).
    Sur son visage, Aizen porte des lunettes. Ces dernières peuvent être interprétées comme une sorte de masque derrière lequel il cache sa véritable nature. Nous pouvons avoir deux autres interprétations. La première est qu'il se met au même niveau que ceux qui ne savent pas/n'ont pas vu la vérité symboliquement parce qu'en général les personnes qui portent des lunettes sont celles qui ont des problèmes pour voir les choses. La deuxième est parce qu'il cherche à mieux voir/savoir comme l'autre scientifique qu'est Szayelaporro qui a pour masque des lunettes. Cet objet les oppose à deux autres scientifiques : Kisuke Urahara qui accepte le monde tel qu'il est, et Mayuri Kurotsuchi qui rejette la perfection.

Dirigeant du Hueco Mundo

    Lorsque Ichigo et ses amis arrivent au Hueco Mundo, Aizen porte un uniforme blanc avec des lignes noires et un porte-épée fuchsia. Nous retrouvons cette couleur sur le daphné odora, l'emblème de la division zéro. Cet arbuste asiatique a des bourgeons de cette couleur qui en éclosant arbore des fleurs blanches à quatre pétales. Le daphné odora est le symbole de l'immortalité. La couleur, aussi appelé « rose indien », est quant à elle symbole de l'amour et de la spiritualité, le lien qui unit le corps et l'esprit (dans le cas de Bleach, un zanpakutô et son manieur). L'un des aspects négatif est l'arrogance, trait dont est pourvu le shinigami. Notons que la résurrection de l'Espada numéro 8, Szayelaporro Granz ressemble aux fleurs de fuchsia : tout comme la plante, il a des bulbes accrochés aux branches rappelant la forme de cloche et sa robe ressemble aux pétales. Ce motif de cloche, nous le retrouvons dans les emblèmes de la cinquième (muguet) et de la treizième division (perce-neige). Comme nous l'avons spécifié précédemment le son des cloches est la voix de Bouddha mais il sert aussi à repousser le Mal. Le thème luxurieux de l'Espada peut aussi évoquer le dieu Aizen Myô-ô.

Fusion avec le hôgyoku

    1) La pierre se trouve au niveau de son plexus solaire. Nous pouvons distinguer une croix qui a pour centre la perle. Chez les Chrétiens, c'est le symbole du sacrifice de Jésus pour sauver l'humanité. 
    2) Cette forme de chrysalide ne laisse entrevoir que ses yeux et le hôgyoku rappelant la forme originelle d'Ulquiorra dans le one-shot du databook Unmasked mais aussi d'un asauchi (cf. la partie sur le cœur). A partir de cette transformation, nous pouvons voir avec les couleurs de ses yeux que le shinigami est dans un état transcendantal.
    3) Cette nouvelle mutation est assez étrange parce que Sôsuke est un homme élégant mais son col déchiré et sa longue chevelure lui donnent un côté sauvage. Cela marque le fait qu'il s'est définitivement perdu de lui-même.
    4) Il s'agit de la fusion qui ressemble le plus à la divinité Aizen Myô-ô. En effet, il a un troisième œil et toujours la longue chevelure qui peut rappeler la crinière d'un lion. Comme cité plus haut, Sôsuke pense que la peur est nécessaire pour l'évolution mais depuis qu'il a fusionné avec la perle, il n'en ressent aucune et a complètement confiance au pouvoir qui lui est conféré. Même lorsque Gin l'a attaqué dans sa précédente forme, il a été surpris mais pas effrayé car la trahison de son acolyte était selon lui prévisible. S'ajoute à cette nouvelle métamorphose des ailes de papillons dont les ailes antérieures du corps dessinent une forme de lotus, symbole de l'éveil spirituel car plus il se transforme, plus il se rapproche de l'être parfait.
    5) Cette transformation commence au moment où le troisième œil se met à saigner. A partir de là, son visage se divise en deux pour laisser place à un visage noir monstrueux. Il a six ailes où se trouvent des crânes qu'il utilise pour générer de l'énergie et attaquer. Il semblerait aussi que la paire d'yeux qu'il a sur ses ailes soient ceux symbolisant sa transcendance vu que ceux de son visage (y compris le troisième œil) sont vides. Les trois trous qu'il a sur son torse peuvent évoquer trois des sept chakras. Un chakra est un point d'énergie sur notre corps lié à un aspect de nous-mêmes. De bas en haut : le sacré qui est la capacité à être en accord avec nous-mêmes et avec les autres, le plexus solaire qui détermine l'estime de soi et pour terminer, le cœur qui représente la paix intérieure. Lorsqu'ils ne sont pas en équilibre, la personne peut éprouver une instabilité émotionnelle et avoir un comportement manipulateur. Aizen a quelques points communs avec l'hybride qu'il a créé : White. Tout comme le hollow, il arbore une lame à la place de l'un de ses avant-bras, une longue chevelure, un masque et a le cœur rempli d'âmes. 

Prisonnier du Muken

    Dans l'arc de la guerre sanglante de mille ans, Aizen est tout de noir vêtu. Les seules parties de son corps qui n'en sont pas recouvertes sont sa bouche et le côté gauche de son visage, ainsi que ses cheveux. Cette nouvelle apparence lui attribue un point commun avec les deux Espadas qui matérialisent ses sentiments les plus profonds : Coyote Stark et Nnoitra Gilga. Ces derniers portent un cache-œil à gauche alors que pour le shinigami, ce sera son œil droit. Les yeux ont chacun leur symbolique : le droit est lié au soleil, au futur et à l'évolution tandis que le gauche est lié à la lune, au passé et à la stagnation. La discordance entre ce qu'il doit faire et ce qu'il veut faire est mise en avant à travers ces personnages. Aizen doit devenir roi, c'est la mission qu'il s'est donnée, mais après son combat contre Ichigo, nous savons qu'il voulait aussi trouver une personne qui le comprenne. Stark cherche des compagnons capables de supporter sa puissance car tous les faibles meurent. Nnoitra cherche désespérément un adversaire puissant capable de mettre fin à son désespoir. Les deux capitaines qui les affrontent nous rappellent Ichigo Kurosaki, et comme lui, ont été marqué par des femmes par le passé. Kyôraku, qui a fait la promesse à sa belle-sœur de cacher le zanpakutô divin du clan Isé et de protéger Nanao de la malédiction où les époux sont condamnés à mort, affronte Stark parce que c'est son devoir en tant que soldat. Il le tue en taillant son trou de hollow au niveau de son cœur avec l'attaque Iro oni. Kenpachi Zaraki a plusieurs points communs avec le protagoniste principal : son zanpakutô a toujours la même forme et ses capacités sont limitées car il ne connaît pas son nom. Son bandeau sert à sceller une grosse partie de sa pression spirituelle ce qui fait qu'il gagne en puissance lorsqu'il le retire en combat. L'enfance de Zaraki a changé le jour où il a croisé Yachiru Unohana, le premier Kenpachi, ce qui va le pousser à sceller ses pouvoirs pour savourer tous les combats qu'il va mener. C'est grâce à leur dernier combat que le capitaine de la onzième division va enfin entendre la voix de son zanpakutô et devenir encore plus fort. Les fracciones Loly et Menoly font écho à la trahison d'Aizen. Menoly évoque le passé : elle est comme lui, complètement vêtue avec son masque de hollow sur l'œil droit. Loly est l'après : elle a son masque sur le côté gauche. L'arrancar est peu vêtue depuis sa première apparition comme Aizen qui n'a plus à cacher ses véritables intentions. Elle est aussi extrême quand elle déteste une personne : par exemple en étant violente physiquement et verbalement avec Orihime qui a des pouvoirs divins, ce qu'elle partage avec le shinigami traître et son dégoût pour le Roi des Esprits et le péché originel.
    Il porte également un haillon comme cape à l'instar de Yhwach et des shinigamis qui ont été entraînés dans la dimension royale (Ichigo, Rukia, Renji et Byakuya). Autrefois, ce vêtement servait à caractériser ou à dissimuler une personne, comme la cape de Kisuke Urahara qui dissimule la pression spirituelle. Une cape peut symboliser plusieurs choses : chez Yhwach, son statut de roi des quincys, chez les shinigamis cités précédemment, les capes fabriquées par Senjumaru Shutara, mettent en avant leur statut de héros (comme les superhéros de comics). Contrairement à ces exemples, celle de Sôsuke Aizen ne désigne pas son statut de prisonnier mais le fait qu'il a atteint l'éveil spirituel ce qui sera développé dans la partie suivante sur son statut durant la série.

Kyôka Suigetsu

    Le manche est de couleur verte qui est celle du quatrième chakra : le cœur. Ce chakra est lié à l'amour de soi et des autres. La garde a une forme d'hexagone qui peut faire penser à l'œuf cosmique, l'origine de tout. Dans le manga, l'origine des mondes est le Roi des Esprits qui est scellé dans une sorte de cocon. Le trait qui sépare les deux côtés évoque l'axe monde, la voie qui relie la Terre et le Ciel, celle que Sôsuke doit suivre pour devenir l'être divin qu'il souhaite. Cette séparation peut aussi faire penser au fossé qu'il y a dans la relation entre le shinigami et l'esprit de son zanpakutô. Ce sabre n'a pas de forme particulière quand il est en shikai. 

Son statut

    Lors de notre étude sur l'identité et les différentes apparences de Sôsuke Aizen, nous avons mis en évidence que le personnage était instable psychologiquement. Isolé vraisemblablement pour la même raison que Stark, il va chercher à donner un sens à sa différence. Il décide d'utiliser sa puissance physique et intellectuelle pour devenir un dieu et révolutionner la société dans laquelle il vit. Nous pouvons faire un parallèle avec l'espèce hollow : certains d'entre eux font du cannibalisme parce qu'ils cherchent à combler le vide de leur cœur ce qui a pour conséquences de pouvoir évoluer en gillian, en adjuchas, puis en vasto lorde. Les adjuchas et vasto lordes peuvent régresser et perdre leur conscience s'ils redeviennent des gillians. L'Espada numéro 6, Grimmjow, qui errait au Hueco Mundo sans but précis sous sa forme d'adjuchas jusqu'à sa rencontre avec ses fracciones, était considéré par ces derniers comme leur roi parce qu'il était le plus fort de leur groupe. C'est en suivant son instinct de survie qu'il se donne l'objectif de devenir le roi, ce qui fait que tout être qui soit est une menace potentielle. Comme nous l'avons dit, Aizen veut devenir roi, mais comme les hollows, l'auteur nous montre qu'il cherche à compenser son manque avec un cœur artificiel : le Hôgyoku. Nous ne savons pas s'il a rejoint l'Académie des shinigamis avant ou après avoir découvert la vérité sur l'origine des mondes. S'il l'a intégrée avant, nous pouvons imaginer qu'il s'y est inscrit pour chercher un égal voire même quelqu'un plus puissant que lui comme Kenpachi Zaraki qui a rejoint le Gotei pour la même raison. En revanche, s'il l'a intégrée après, cela nous peut nous montrer qu'il avait abandonné depuis longtemps ce désir profond. D'ailleurs, nous allons voir que son objectif est impossible à réaliser à cause de son instabilité.

Vice-capitaine et capitaine de la 5ème division

    Lors de sa première apparition, Sôsuke nous est présenté comme étant le capitaine de la cinquième division du Gotei 13. Plus tard, nous avons découvert qu'il était déjà dans cette division sous les ordres de Shinji Hirako. Quand nous évoquons le chiffre 5, il est difficile de ne pas faire de rapprochement avec Kyôka Suigetsu qui peut altérer la perception des cinq sens, mais ce qui va nous intéresser sont les cinq éléments japonais. Nous avons la terre  (« chi »), l'eau   mizu » ou « su»), le feu   hi » ou « ka »), le vent   kaze » ou « fu ») et le vide appelé « vacuité »  (« kû »). Ce dernier se prononce aussi « sora » qui veut dire « ciel ». Dans les religions, le ciel est occupé par une ou plusieurs divinités : « Personne ne se trouve sur le toit du monde. Pas vous, pas moi, pas même les dieux. Mais l'insupportable trône vacant dans le ciel est terminé. A partir de maintenant… Je serai assis sur lui. » Nous traiterons du vide représenté par « kû » lorsque nous aborderons son statut de prisonnier, commençons par celui de la philosophie occidentale. Le nihilisme est le rejet de toute croyance et est le fait de considérer que tout est dénué de sens. Aizen conteste les fondements de Soul Society qui l'enferment dans un état stagnant mais aussi les mensonges entourant leur souverain. 
    Lorsque Sôsuke Aizen quitte la Soul Society, il dévoile son intention d'usurper le trône du roi des esprits, 霊王 « rei-ô » en japonais. Le kanji qui désigne les esprits est important car prononcé « rei », il veut dire « âme » ou « fantôme », mais prononcé « ryô », il veut dire « esprit vengeur ». Pour ce personnage royal, l'auteur s'est probablement inspiré de l'esprit vengeur de Kamakura. Au XIVème siècle, le Japon était dirigé par le shogunat de Kamakura qui était une dictature militaire, l'empereur étant seulement une figure comme le roi dans Bleach. Le souverain a fait plusieurs coups pour tenter de reprendre le pouvoir sans succès. Son fils, le prince Moriyoshi Shino, a réussi à le récupérer pour son père en s'alliant avec les ennemis du shogunat. Le souverain a décidé de donner le titre de shogun à son fils, mais Ashikaga Takauji, l'un des généraux qui aida Moriyoshi, lui a demandé de le lui donner mais ce dernier refusa. Ashikaga s'est engagé dans une guerre contre le prince en l'accusant de comploter contre l'empereur et est devenu shogun à sa place. Par peur d'une rébellion, le prince est enfermé dans une grotte puis décapité par un samouraï. Le fantôme vengeur de Moriyoshi apparaît sous forme de tengu, un yokaï. Soul Society est comme le roi inspirée par le shogunat donc nous avons une puissance militaire dirigeante. Nous pouvons voir des similarités avec la fin de la période Edo (XIXème siècle) où nous avons deux factions qui se sont s'affrontées : les partisans du Shogunat et ceux de l'Empereur qui voulaient que ce dernier soit le seul dirigeant. Le shogunat créa une police, le Shinsengumi, qui n'est pas sans rappeler le Gotei 13 de par le haori bleu que portait ses membres par-dessus leur kimono, mais aussi le fait qu'ils ont longtemps été décrits comme une bande des criminels (comme la première génération de capitaines). La deuxième faction peut nous faire penser aux quincys dirigés par Yhwach dont le but était de libérer le roi. « Rei »  est également l'une des façons de dire le chiffre zéro en japonais. Le roi ne gouverne personne tout comme la division 0 n'est la garde d'aucun monarque.
    Le philosophe Nietzsche a vécu au XIXème siècle, où l'industrialisation a changé les hommes dans leur rapport avec Dieu. Tout d'abord, il est bon de savoir que Nietzsche pensait que la religion emprisonnait les hommes, les empêchait de vivre leurs rêves. Par l'expression « Dieu est mort », il explique que les valeurs religieuses sont mortes et qu'il faut les remplacer par d'autres. Cela pouvait résulter au nihilisme ou à la continuation de l'existence des anciennes valeurs. C'est là qu'intervient le surhomme, celui qui est libre, qui est son propre Dieu. « Aucune créature ne peut survivre sans croire et sans obéir aveuglément à un être qui lui soit supérieur. Cet être, pour échapper au poids de cette foi, cherche un être encore supérieur à lui, qui à son tour recherche plus haut encore un homme fort en qui croire… Ainsi naissent les rois, ainsi naissent les dieux. Ne me fait pas encore confiance, Shinji Hirako. Je vais prendre mon temps pour t'enseigner la nature du Dieu qui vous fait face. Ensuite, vous croirez. » Avec la citation précédente, nous pouvons voir que le surhomme qu'Aizen était s'est perdu à cause de son égo car il n'a pas besoin de devenir un dieu lui-même pour accomplir sa tâche. Inconsciemment à défaut d'avoir un égal, il voulait être l'égal de quelqu'un. C'est montré par certains de ses comportements et dans son apparence pendant la fusion où il est en chrysalide, le Roi des Esprits étant une entité enfermée dans un cocon. Son égarement a été montré bien plus tôt dans le manga lors du combat entre deux scientifiques : Szayelaporro Granz et Mayuri Kurotsuchi. L'Espada numéro 8 pense qu'il est un être parfait et immortel car il peut renaître à partir d'un autre être. Une vision bien différente de celle de l'évolution, ce que lui rappellera le capitaine de la douzième division : « La perfection n'est pas de ce monde, très cher. C'est justement pour ça que les gens ordinaires y aspirent et la recherchent… Toutefois… y a-t-il un sens à la perfection ? Aucun… rien… non, rien de rien. Moi, la perfection me répugne. Si la perfection existait, rien ne la surpasserait. Il n'y aurait plus aucun espace de création… ce qui signifie qu'il n'y aurait là plus aucune place pour le savoir et le talent. Comprends-tu ? Pour nous, les scientifiques… la perfection est synonyme de désespoir. Il y a toujours mieux que tout ce qui a existé jusqu'à présent… toutefois… ce ne doit pas être la perfection. » Pour accentuer cette aversion, l'auteur déguise le scientifique en êtres parfaits (Sapa inca, pharaon, en soleil), manipulant une divinité : Jizô. L'évolution continue de Mayuri est montrée à travers son zanpakutô Ashisogi Jizô qui a l'apparence d'un bébé et qu'il ne cesse de modifier pour anticiper les pires situations possibles. 
    Sôsuke était aussi professeur de calligraphie à l'Académie des Shinigamis. Ce rôle est important car cela met en avant ce pourquoi il se bat. En enseignant, il transmet un savoir, permet à ses élèves de passer d'ignorants à connaisseurs mais aussi d'avoir un impact sur la future génération. Comme nous le savons, ce qui fait que Soul Society est stagnant à ses yeux est le secret sur la véritable nature du roi et les conséquences que cela implique. Il est un guide à petite échelle et a une vocation plus ample comme les divinités Aizen Myô-ô et Jizô. La calligraphie n'est pas simplement le fait d'écrire avec un pinceau trempé dans de l'encre noire sur un papier de riz : une fois un trait tracé, il n'est pas possible de le modifier ce qui demande une grande maîtrise de soi. Dans le bouddhisme, cet art est considéré comme l'un des chemins vers l'éveil spirituel. Le moine Ichibei Hyôsube de la division zéro a atteint la vacuité par cet art, ce qui est montré par les cercles qu'il trace appelés « ensô » qui est un symbole d'éveil. A la fin du manga, il est montré que Aizen a également atteint ce stade comme nous le verrons plus loin.
    Durant les siècles au service du Gotei 13, il va utiliser son intelligence pour faire secrètement plusieurs expériences scientifiques pour accomplir son but mais également par curiosité. L'un des points communs entre Sôsuke Aizen et Kisuke Urahara est qu'ils ont chacun créé un hôgyoku avec des objectifs différents. Dans Turn back the pendulum, nous apprenons que Urahara a été mené à créer la perle dans le but de rendre plus fort les shinigamis. Il n'est pas mentionné la façon dont il s'y est pris mais nous pouvons supposer qu'elle soit similaire à celle de Aizen, car après son exil il n'hésite pas à utiliser des âmes humaines pour fabriquer ses gigai. Nous pouvons déduire par la réaction qu'il a en découvrant ses collègues en pleine hollowfication, qu'il a étudié la possibilité de combiner les pouvoirs des deux espèces. Aizen a pour théorie que le Hôgyoku a le pouvoir de réaliser les désirs les plus profonds des êtres qui s'y trouvent à proximité, et que la transformation des vizards avec sa perle a réussi parce que c'était le souhait de Urahara. Rappelons-nous que tous les essais effectués par Aizen, Tôsen et Ichimaru avaient échoué jusque-là. La pierre créée par Urahara fonctionne aussi très bien en étant incomplète vu que Rukia va transmettre ses pouvoirs à Ichigo, puis Chad et Orihime vont développer leurs propres compétences. L'ancien capitaine de la cinquième division a pour objectif de remplacer le roi et doit pour cela créer l'ôken, la clef, qui permet l'accès à la dimension royale en sacrifiant des âmes. Il faut préciser que lorsque la division zéro apparaît, on nous explique qu'en réalité l'ôken est dans les os des membres de ce corps militaire. Comment se fait-il que durant tous ces siècles, Aizen ne soit jamais devenu un être divin ou n'ait acquis la clef ? Les modifications corporelles qui vont s'opérer sur lui ne se font qu'après la fusion des deux orbes et après son unification avec celle obtenue. La réponse, nous la connaissons : son inconscient qui ne représente ni ce désir de devenir un être divin ni de changer le monde était trop présent. Comme nous l'avons vu la couleur noire de ses vêtements représente cet aspect et le shinigami va mettre du temps à l'abandonner vu qu'il a toujours son shihakushô au début de son règne au Hueco Mundo.

Dirigeant du Hueco Mundo

    Le Hueco Mundo (« monde creux ») est le monde où vit les hollows qui sont des âmes qui n'ont pas été envoyées à Soul Society et qui se sont laissées envahir par des mauvaises pensées. Malgré la présence d'un souverain, le chaos y règne. Pour parvenir à ses fins, Aizen et ses acolytes détrônent le roi Baraggan Luisenbarn. La destitution du roi des hollows par le shinigami est un parallèle avec la future défaite de ce dernier. Barragan fait preuve d'arrogance et se moque d'Aizen qui lui propose d'obtenir plus de puissance. Le roi ne semble ni intéressé ni croire à ce que le shinigami lui raconte. Ce dernier a la même réaction lors de son dernier combat : il ne comprend pas qu'un être, Ichigo, puisse être plus puissant que lui. Notons que Barragan n'a pas d'yeux ce qui ne lui a pas permis de "voir" que Sôsuke était exceptionnel. C'est à partir de ce moment qu'une rivalité va s'installer entre le shinigami et le hollow déchu. Aizen construit son quartier général sur les ruines de Las Noches, le "palais" de Barragan. A l'intérieur, le plafond imite le ciel de jour, permettant au nouveau dirigeant d'être omniscient mais également de se moquer de son prédécesseur qui considère la nuit comme sa servante selon le poème du tome 43. Malgré le fait qu'il désire reprendre son trône, Barragan n'affronte pas Aizen. Il se contente d'exhiber son ancien statut : sa première couronne est modeste comparée à celle qu'il porte pendant sa résurrection où des rubis y sont incrustés. Il porte également un nouvel accessoire : un pendentif avec un œil, symbole de protection contre le Mal. 
    Même si Aizen est un conquérant, il respecte l'ordre déjà établi dans ce monde : celui de la loi du plus fort. Cela est montré avec les numéros attribués aux arrancars mais aussi avec son trône qui est en hauteur parce qu'il possède la plus grande puissance. Cependant, il inclut une partie de sa vision du monde comme en construisant des palais pour les membres de l'Espada, ou encore en utilisant le Hôgyoku pour faire évoluer les hollows en arrancars et redonner un sens à leur vie comme il l'explique à Yamamoto pour Wonderweiss. Les arrancars de l'Espada ont la possibilité de choisir un ou plusieurs arrancars à leur service qu'ils appellent fraccion. Aizen en aura deux : Loly et Menoly. Comme dit précédemment, les deux hollows sont des images de lui-même mais elles montrent quelque chose de plus profond. Sôsuke ressent au fond de lui de la solitude ce qui le pousse à être tout le temps entouré, mais en étant continuellement incompris. Bien que la loi du plus fort règne au Hueco Mundo et qu'il soit bien au-dessus des autres, inconsciemment il montre qu'il veut être comme les autres et s'adapte à leur civilisation.
    Les arrancars qui forment son armée ont des numéros tatoués sur leur corps. Bien que leur rang est déterminé en fonction de leur puissance, nous pouvons remarquer qu'il peut y avoir un autre sens pour l'Espada  :
1. Nous avons une âme fragmentée en deux qui s'unit lors de la résurrection : Coyote Stark et Lilynette Gingerback. Cet espada représente le fossé qu'il y a entre deux entités, entre un shinigami et l'esprit de son zanpakutô, entre la conscience et l'inconscient, entre le cœur et la raison. Sôsuke et Kyôka Suigetsu sont loin d'être en harmonie, car c'est l'esprit de son zanpakutô qui est à l'origine de sa défaire comme nous le verrons en détails.
2. Barragan Luisenbarn est celui qui incarne le genre de souverain que le shinigami serait devenu s'il avait réussi, un roi tyrannique ce qui est loin de ses idéaux. Aizen est une personne qui cherche à élever les gens comme le ferait les boddhisattvas Aizen Myô-ô et Jizô. Tous les personnages qui ont été en contact avec lui, qu'ils ont été ses opposants ou ses alliés ont tous grandi en tant que personne.
3. Tia Harribel reflète le vrai Aizen, celui qui est dégoûté par la vérité et qui veut faire les choses justes. 
4. Ulquiorra est cette partie qui souhaite être comprise.
5. Au contraire, Nnoitra Gilga représente la partie qui a renoncé cette notion de compréhension.
6. Grimmjow Jaggerjack est une métaphore de Aizen qui cherche à donner un sens à sa vie.
7. Zommari le Roux symbolise l'impuissance du shinigami car le seul moyen qu'il a pour atteindre son but est par la manipulation que ce soit psychologiquement avec ses joutes verbales ou avec le pouvoir de Kyôka Suigetsu.
8. Szayel-Apporro Grantz est le côté scientifique fou de Sôsuke qui n'hésite pas à jouer et sacrifier des vies pour atteindre son but.
9. Aaroniero Aarurueri représente l'évolution continue qu'il cherche à atteindre sur le plan individuel mais aussi sociétal.
0. Yammy Rialgo affronte Byakuya Kuchiki (la raison) et Kenpachi Zaraki (l'instinct). Lorsque ces deux notions s'unissent, elles peuvent vaincre n'importe quel adversaire, y compris un dieu (comme nous l'avons vu, le chiffre zéro peut se prononcer « rei »). Il s'agit de la défaite de Sôsuke face à Dangai Ichigo.
    « Bonjour, mes chers Espadas. L'ennemi attaque… Mais souhaitez-vous prendre un peu de thé avant de commencer ? » Nous pourrions penser que Kubo (saviez-vous que le nom de l'auteur est un homophone de  « kubo » qui signifie « creux » en japonais ?) ait choisi de façon anodine la boisson préférée de son personnage, et pourtant il est l'un des symboles mystiques. Chez les bouddhistes, en particulier les japonais, l'art de la cérémonie du thé est une forme de méditation qui permet d'atteindre l'éveil spirituel. 

Un être transcendant - le cœur

    Ulquiorra Cifer symbolise le vide dans tous les sens du terme : il n'a ni empathie, ni cœur et était dépourvu de ses sens à part la vue avant de devenir un arrancar. Dans le chapitre spécial du databook Unmasked, il est mis en avant qu'il est différent : il est blanc, sans nez ni bouche contrairement à ses congénères. Parce que la vue est son sens primitif, il ne peut croire qu'en ce qu'il voit sans forcément les comprendre vu qu'il ne peut accéder aux autres informations que peuvent lui apporter les autres sens. Croire que ce que l'on voit est souvent utilisé par Sôsuke avec Kyôka Suigetsu. Bien qu'il puisse manipuler les cinq sens de ses victimes à sa guise, c'est souvent celui de la vue qui est altéré, s'amusant de l'ignorance des autres parce qu'il sait tout. Dans leur jeunesse, les deux personnages n'avaient pas d'égaux à cause de leur différence. Le futur Espada n°4 va être captivé par une sorte de buisson, en s'y approchant son masque va se briser et il va devenir un arrancar. Cela va créer une rupture avec celui qu'il était avant : il va obtenir les sens qu'il n'a jamais eus, il ne pourra plus être ignorant et pourtant il se reposera toujours sur la vision. Sôsuke perdra son ignorance en ayant "vu" le Roi des Esprits et aspirera à devenir un dieu alors qu'au plus profond de son être, il souhaite être compris par les autres. Le hollow trouvera sa voie en rencontrant également un être aux pouvoirs divins, Orihime Inoue. Le cœur est le chemin de l'éveil spirituel pour le shinigami et son serviteur. Ceci est mis en avant durant leurs affrontements respectifs contre Ichigo Kurosaki. Celui-ci est le fils d'un membre du clan Shiba qui a pour armoiries un symbole qui ressemble au nez des yeux de Bouddha. Les yeux représentent le regard extérieur (voit tout, sait tout, c'est-à-dire la transcendance), le nez représente le chemin vers l'éveil spirituel, et le troisième œil représente le regard intérieur (la connaissance de soi, c'est-à-dire l'immanence). Nous allons analyser l'affrontement de Ichigo et Aizen en faisant des parallèles avec celui contre Ulquiorra au Hueco Mundo :
- Première image : Ichigo est Ulquiorra, Aizen est Ichigo. 
    Ichigo est plus calme grâce à son entraînement dans le Dangai. A l'opposé de son adversaire qui va utiliser un cœur extérieur pour devenir un être divin, notre héros va utiliser le sien. Ce n'est pas le cœur à proprement parler mais du reflet de son âme, Zangetsu, son zanpakutô. Tous les shinigamis reçoivent un asauchi et le marquent avec l'essence de leur âme au fil de leur entraînement. Pour Ichigo, c'est la création White qui a servi de miroir à la place du Hôgyoku ou d'un asauchi. Selon leur créateur, Ôetsu Nimaiya, un asauchi est un zanpakutô qui n'a ni nom ni empreinte de son futur manieur. Ce dernier utilise des âmes de shinigamis décédés pour les créer, ce qui n'est pas sans rappeler le Hôgyoku ou encore White qui avait le cœur rempli d'âmes. Les asauchis ont forme humaine mais leur visage a seulement deux bouches à la place des yeux. Les yeux sont symboles de la transcendance c'est-à-dire que toute chose dépend d'une source extérieure : dans Bleach, cette source est le roi. La bouche est une porte entre nos mondes extérieur et intérieur, d'où l'importance des noms qui est un lien entre deux personnes. L'immanence est la compréhension de soi et des autres après un travail sur soi-même comme par exemple avec la pratique du jinzen, la méthode pour entrer en dialogue avec l'esprit d'un zanpakutô. Grâce à l'obtention du Saigô no Getsuga Tenshô, Ichigo va obtenir un éveil spirituel qui sera complet plus tard lorsqu'il acceptera toutes les parties de lui-même (shinigami, hollow et quincy). Cela est symbolisé avec son zanpakutô à double-lame, qui une fois fusionné durant son bankai, ressemble à une pierre de Magatama avec la chaîne qui incarne cette fois-ci l'harmonie. La pierre a une forme pouvant faire penser à celle d'un croc, au chiffre 9 ou encore au Yin et au Yang, et représente la superposition du soleil et de la lune. Aizen n'a aucune maîtrise de lui-même tout comme Ichigo lorsque le hollow prend le dessus. Il se comporte de façon primitive comme les hollows : le plus fort physiquement est le vainqueur. Ce dernier avait dit à un Ichigo effrayé qu'il pouvait toucher son cœur, mais finalement il n'en sera rien tout comme Ichigo a été incapable de comprendre Ulquiorra.
- Deuxième image : Ichigo est Orihime, Urahara est Ichigo, Aizen est Ulquiorra
    Après le combat, nous découvrons que Kisuke Urahara a aussi "vu" le Roi des Esprits. De ce fait, il est l'égal de Sôsuke mais n'adhère pas à sa vision des choses donc ne le comprends pas. Au contraire, Ichigo, grâce à la connaissance de soi, a pu atteindre le cœur de son adversaire et ressentir à travers la lame du zanpakutô Kyôka Suigetsu son mal-être. La transformation en papillon de Aizen rappelle la Segunda Etapa : deux animaux ailés qui ont en leur centre un cœur, un rempli d'âmes pour le shinigami et un vide qui saigne pour le hollow. Plus le Hôgyoku a rendu puissant son hôte, plus il a agrandi le mal-être refoulé ressenti par ce dernier. Ceci est amplifié avec la forme suivante qui se matérialise par le saignement du troisième œil (la transcendance) puis le visage qui se découpe en deux pour laisser place à un autre visage. C'est comme si le masque était en train de tomber et laissait place à ses sentiments les plus profonds, à son cœur. En effet, seuls son visage et ses membres dont son zanpakutô sont noirs, ce qui contraste avec le reste qui est blanc. Alors que Sôsuke est dans le déni, son inconscient (Kyôka Suigetsu) a bien compris qu'il avait enfin trouvé quelqu'un pour mettre un terme à son désespoir. Chez l'Espada, ce sentiment est incarné par Nnoitra qui a constamment besoin de prouver qu'il est n'est pas faible parce qu'il a un manque de confiance en soi, et cherche la mort pour stopper cette souffrance. Il est incompris, ce qui est flagrant dans sa relation avec Nelliel : elle n'accepte pas sa façon d'être et pense qu'il devrait être autrement. Elle le suit partout, le harcèle moralement et ne cherche pas à le comprendre. Nnoitra et Aizen pensent que devenir fort pour trouver un opposant égal est libérateur alors que la solution était à portée de leur cœur main. Lorsque nous n'avons pas confiance en soi, c'est souvent parce qu'il y a une méconnaissance de soi-même. C'est très bien montré chez Nnoitra avec l'apparence de sa résurrection évoquant la mante religieuse, un insecte qui a un double symbolisme au Japon : elle est à la fois symbole de cruauté et de courage. Le courage, il l'a sur le bout de la langue (chiffre 5) mais ignore complètement que c'est cela qui lui apportera la paix intérieure. Ce personnage a quelques points communs avec Hisagi notamment par le design de leur zanpakutô ainsi que la présence d'une chaîne, mais la différence est que le hollow n'a eu personne qui lui a dit les mots qui déclencheraient la première étape pour s'affranchir de sa souffrance. Nous allons revenir à Aizen et exposer encore une fois l'écriture incroyable de Tite Kubo avec les membres de l'Espada en tant que reflets. A la fin du combat entre Ichigo et Grimmjow, ce dernier gravement blessé, s'est relevé pour continuer à se battre malgré le désaccord de son opposant. Alors que la panthère se relève nous avons Nnoitra qui le frappe avec son zanpakutô. Nous avons la même mise en scène après que Ichigo ait utilisé Mugetsu : Sôsuke se relève avec une nouvelle apparence où il arbore la même mâchoire que Grimmjow. Au moment, où il pense gagner en puissance et fusionner avec son zanpakutô, nous avons le kidô d'Urahara qui s'active parce que son désespoir a pris le dessus.
    Le cœur est un muscle qui pompe le sang pour le diffuser à travers tout le corps. Nous pouvons faire des parallèles avec deux autres flux d'énergie : la pression spirituelle dans Bleach ou encore le chi (qi) dans la spiritualité chinoise. Ce qui va d'abord nous intéresser ici est le zanpakutô de Kisuke Urahara :  Benihime, la Princesse écarlate, dont le nom accentue son lien avec l'ancienne princesse du clan Shihôin (« crimson princess » est une variété d'érables du Japon). En shikai, il a la forme d'une épée de Tai chi. Cette pratique chinoise utilise les énergies du corps ce que fait exactement Benihime qui donne la possibilité au shinigami d'utiliser l'énergie pour attaquer ou protéger. L'art de la nécromancie (kidô) utilise également la pression spirituelle pour attaquer, immobiliser ou encore soigner. C'est en utilisant un sort spécialement conçu que Kisuke va stopper Aizen. Ce qui est intéressant c'est que l'apparence de cette technique d'immobilisation ressemble au sort préféré de Sôsuke, le cercueil noir. Le hadô 90, le cercueil noir, est une boîte noire formée avec de l'énergie spirituelle transpercée par des croix. Notons qu'il ne l'a utilisé que sur des personnages qui incarnent le courage : Sajin Komamura, Ichigo Kurosaki puis lui-même. Le sort de Kisuke est seulement constitué de trois croix qui se croisent comme si ce dernier poignardait dans le dos Aizen à cause de leur divergence d'opinion sur la manière dont le monde devrait être. Les deux hommes sont pareils voire complémentaires ce qui est montré avec leurs hôgyokus étant devenus parfaits en fusionnant, ou encore le bankai deUrahara qui peut modifier la réalité alors que le shikai de Sôsuke peut uniquement en modifier la perception. Nous avons un autre habitant de Karakura qui se sert du sang sous sa forme de fluide cette fois : Isshin Kurosaki. Pendant son affrontement contre White, nous pouvons observer que le père de Ichigo s'imprègne la main du sang de sa blessure causée par Aizen pour utiliser une capacité de son shikai. C'est comme s'il faisait une offrande, un sacrifice, qu'il fait d'ailleurs sans hésitation. Il renoncera également à ses pouvoirs de shinigami quand il faudra sauver la vie de Masaki Kurosaki. Le fait qu'il prenne facilement ces décisions peut se justifier dans le fait qu'il appartient au clan Shiba 志波. Le kanji  « kokorozashi » peut se traduire par « volonté ». La volonté est le fait de faire quelque chose sans en avoir l'envie ou de ne pas faire quelque chose malgré l'envie. Dans le cas d'Isshin, il n'a pas envie d'abandonner sa vie de shinigami pour sauver Masaki mais le fait quand même pour lui rendre la pareille.
    Le cœur est associé à la couleur rouge. Ce fait nous permet d'aborder un dragon qui a été volontairement omis dans la partie traitant cette créature : Hyôrinmaru, le zanpakutô de Tôshirô Hitsugaya. Même si beaucoup de personnages ne sont pas en phase avec eux-mêmes, ce n'est pas le cas du jeune capitaine. L'harmonie parfaite entre le shinigami et son sabre nous est montrée de plusieurs façons : il porte un soleil au niveau de son cœur sur son baudrier, un croissant de lune est accroché à la chaîne de son zanpakutô, la glace qui fusionne avec son corps, et la garde qui est une étoile où une seconde vient se superposer lorsqu'il utilise le bankai. Tôshirô est conscient que son jeune âge ne lui permet pas de l'exploiter complètement mais a développé une grande palette de compétences pour combler cette faiblesse. Ayant été incapable de protéger deux fois son amie Momo Hinamori, il va s'entraîner pendant plusieurs mois pour enfin pouvoir utiliser son bankai de manière optimale. Celui-ci se nomme Daiguren Hyôrinmaru, « guren » étant le mot japonais pour la fleur de lotus rouge. L'éveil spirituel représenté par le lotus rouge est montré dans le manga pendant le combat contre Gerard Valkyrie : après la fonte de toutes les fleurs de glace, il obtient un corps d'adulte pour pleinement tirer profit de son pouvoir.

Prisonnier du Muken

    Le Muken est le huitième niveau de la Grande prison souterraine centrale de la Soul Society. Les kanjis 無間 sont utilisés en japonais pour l'Avici, le niveau le plus bas des enfers bouddhistes. La prononciation se rapproche du mot « mugen » qui signifie « infini » en japonais dont le symbole est un huit couché. La dualité est à nouveau omniprésente que ce soit avec le chiffre 8, ou encore le fait que c'est un endroit où il n'y a pas de lumière ce qui nous amène à l'ancien capitaine de la huitième division, Shunsui Sôzôsuke Jirô Kyoraku 京楽 次郎 総蔵佐 春水. Nous retrouvons deux motifs de Kyôka Suigetsu dans Shunsui qui signifie "eau printanière" mais nous allons nous attarder sur son deuxième prénom 総蔵佐. En effet, si nous cherchons sur le net, nous trouvons divers noms à cause des kanjis : Sôzôsuke, Sakuranosuke, Sôzôsa. Le premier kanji peut se prononcer « sô » ou « sa », le deuxième  « zô » ou « kura », et ensemble peuvent dire « celui qui cache tout ». Le dernier  se prononce « sa » et veut dire « assister », tout comme « suke » qui signifie la même chose mais avec un kanji différent. Nous retrouvons ce kanji dans le mot 佐曾羅 « sakura », non pas la fleur de cerisier mais un type d'encens qui est utilisé dans le kôdô, un art japonais qui est plus un jeu. Lors de la cérémonie, le maître fait passer divers bâtons d'encens en énonçant leur nom ou encore leur provenance. Les participants doivent les sentir en retenant l'odeur ainsi que les informations citées. Une fois terminé, les bâtons sont à nouveau présentés dans un ordre différent. Les participants doivent les reconnaître et écrire la combinaison reconnue sur un parchemin. Le vainqueur remporte un parchemin où est inscrit les noms des concurrents ainsi que les points marqués. Ce kanji correspond bien à Shunsui dont les capacités de son shikai sont différents jeux d'enfants qui deviennent réalité. Il dit lui-même qu'il ne peut utiliser ses pouvoirs que si l'esprit de son zanpakutô en a envie. Autre information intéressante, il y a des compétitions de parfums dans Le Dit du Genji, dont la vie personnelle du Capitaine-commandant est inspirée de celle du héros, Hikaru Genji. Durant l'affrontement contre le quincy Lille Barro, nous apprenons le secret du zanpakuto Katen Kyôkotsu. Shunsui y a caché le zanpakutô du clan Ise, Shinken Hakkyôkken. La partie sombre est Katen 花天 qui veut dire « ciel de fleurs ». Comme dit dans la partie sur le miroir, une ombre est un reflet. Le bankai dégage une aura sombre qui plonge les personnes dans le désespoir et se déroule comme une pièce de théâtre. Sur les quatre actes, deux d'entre eux ont un jeu de miroir : le Ier durant lequel les blessures des deux adversaires se réfléchissent sur l'autre, et le IIIème où les combattants sont plongés dans l'eau jusqu'à la mort de celui qui n'a plus de pression spirituelle en premier. Shunsui a utilisé ses ombres pour cacher la partie divine Kyôkotsu dont le nom est un clin d'œil au yôkaï du même nom. Ce dernier est un esprit squelettique qui se trouve au fond d'un puits. Lorsque Nanao Ise récupère son zanpakutô, elle l'obtient de l'œil gauche de Kyôkotsu. Shinken Hakkyôken est une rame sur laquelle huit miroirs sont disposés. Ils peuvent absorbés un pouvoir divin et le renvoyer. Ce zanpakutô a probablement été inspiré par le miroir bouclier Yata-no-Kagami de la déesse Amaterasu qui serait conservé au sanctuaire d'Ise.
    Les ombres du Muken ont joué un rôle important chez Sôsuke Aizen. Etre enfermé dans le noir total est la condition propice à la méditation et à l'éveil spirituel. Le vide  (« kû ») mentionné précédemment est différent du néant. En effet, la vacuité est la manière dont les choses existent véritablement. Les choses que nous percevons nous apparaissent d'une certaine façon mais ce n'est pas la réalité. Leur nature n'est pas non plus indépendante de notre esprit. Aizen a une vision erronée de sa personne mais aussi des choses qui l'entourent. Il est un maître des illusions qui s'est lui-même piégé ce qui a causé sa défaite durant la bataille de Karakura. Cet enfermement lui a permis de prendre conscience des choses qu'il ignorait consciemment ou inconsciemment, comme son mal-être qu'il passait son temps à refouler ou encore à accepter Kyôka Suigetsu qui est une partie de lui-même. Ceci explique le gain de puissance dont il a fait preuve lors de ses apparitions pendant l'arc final.
    Comme nous l'avons vu, les ombres peuvent avoir comme symbolisme celui du miroir et de la copie, ainsi que de la protection. Mais ces significations ne sont pas celles auxquelles nous pouvons penser en premier. L'ombre évoque des choses négatives comme la peur, l'inconnu ou encore le Mal. Ce sont dans les ténèbres de la Soul Society que les quincys attendent le retour de leur empereur. Leur uniforme blanc incarne la paix qui est le but de Yhwach car tant que la mort subsistera, il se battra pour sa survie. Ce personnage est né sans la capacité de bouger, ni de ressentir les sens, l'obligeant à vivre dans un état végétatif. Sa vie a changé lorsqu'il a commencé à distribuer des fragments de son âme : lorsque les personnes mouraient, il les récupérait avec des informations acquises par leur vécu, lui permettant d'obtenir ce qui lui manquait. Mais cela le condamnait à vie à faire cette pratique sous peine de régresser et redevenir l'être qu'il était à sa naissance. Nous retrouvons les interprétations du cœur avec Yhwach et sa contrepartie incarnée par Jugram Haschwalth. Le personnage de Haschwalth a pour schrift The Balance qui lui permet de transformer le bonheur d'un adversaire en malheur mais ce qui nous intéresse ici est le symbolisme. Nous avons trois balances dans l'arc de la guerre sanglante millénaire : celle des mondes que Yhwach souhaite détruire, celle incarnée par ces deux personnages qui partagent le pouvoir The Almighty, et celle de Jugram qui montre qu'il est tiraillé entre le cœur et la raison. Pour se battre, il utilise une épée qui évoque sa loyauté envers Yhwach, et un bouclier, le Freund Schild, qui représente son amitié avec Bazz-B (« freund » veut dire « ami » en allemand). La forme du bouclier est celle d'un écu, arme défensive utilisée au Moyen-Âge en Europe. Les quincys sont d'inspiration germanique et Jugram fait partie de l'élite Stern Ritter, les « Chevaliers de l'Etoile ». Au Moyen-Âge, les chevaliers étaient souvent les héros d'histoires où ils affrontaient le Mal incarné par les dragons. Tite Kubo va reprendre cet affrontement dans son manga avec le combat contre Uryû Ishida 石田 雨竜. En japonais, 竜 « ryû » est le mot pour définir cette créature fantastique. Le second de Yhwach est confronté non pas au Mal mais à ses regrets : avoir choisi sa loyauté envers un roi pour lequel il n'est qu'un pion à la place de son ami. En plus d'avoir apporté la lumière dans l'esprit de Jugram, Uryû va être un acteur important dans la défaite de Yhwach. Celui-ci va tirer une flèche en argent dans son cœur qui va le rendre temporairement mortel et qui permettra sa défaite. Mais avant d'en arriver là, nous savons que le roi quincy a essayé de recruter Aizen sans succès pendant la première invasion. En effet, alors que Yhwach se bat pour sa survie, le shinigami se bat initialement pour faire évoluer la société, soit l'intérêt de tous. Tout comme son double, il va se faire attaquer par un dragon, plus précisément le hadô 99 utilisé par Sôsuke Aizen. Cette fois-ci ce monstre reptilien représente le Mal parce que les shinigamis sont les ennemis des quincys. Yhwach et les apparences des vollständigs de son armée sont inspirés par Dieu et les anges. Les dragons représentent l'armée de Lucifer, l'ange qui s'est retourné contre le Créateur et qui impose sa vérité avec des illusions. Il est intéressant de noter que la personne qui va permettre leur duel est un personnage qui a beaucoup en commun avec eux : Shunsui Kyôraku, en plus du symbolisme de l'ombre, a l'habitude d'enfreindre les règlements, le divin l'a poussé à la solitude, et est le leader d'une armée. Il assume complètement son choix de libérer Aizen pour vaincre le Mal par le Mal parce qu'il sait qu'au fond de lui il a une part sombre. Ce combat final nous permet surtout de voir ce que Aizen a gagné et perdu. Son temps en prison lui a été bénéfique car il a pu trouver la paix en lui-même. Même s'il a finalement accepté Kyôka Suigetsu, même s'il sait qu'il existe d'autres êtres exceptionnels (Kisuke Urahara, Ichigo Kurosaki, Tôshirô Hitsugaya), il a toujours ce creux dans son cœur qu'il a malgré lui rendu encore plus profond lorsque le Hôgyôku lui a octroyé l'immortalité. Avec ce statut, il ne ressent plus la peur et n'a plus besoin de courage. Nous pouvons le voir empaler par le bras de Yhwach parce qu'il sait que c'est un sacrifice sans conséquences pour lui mais important pour défendre "sa" Soul Society. Nous ne connaissons pas l'histoire des siècles, des millénaires après celle qui nous est racontée par Tite Kubo donc nous pouvons nous demander quel avenir pour Aizen ? Sa solitude est le résultat de l'absence de son amour de soi, mais sa rébellion est celui de la société dans laquelle il a vécue. Même s'il n'est plus la même personne qu'au début du manga, il est évident que son objectif n'ait pas changé et qu'il cherchera toujours à gouverner car il est toujours convaincu qu'il est celui qui peut améliorer le monde.

Kyôka Suigetsu

Note : Pour rester dans le thème des contraires, nous allons utiliser des pronoms féminins.

    Puisque nous savons que le zanpakutô est une partie de l'âme du shinigami qui le manie, nous allons essayer de comprendre le point de vue de Kyôka Suigetsu. Comme nous l'avons vu, la garde est un ovale coupé en deux, Kyôka évoque le soleil avec les fleurs et la lune avec Suigetsu, ce qui nous montre qu'Aizen et l'esprit du zanpakutô ne sont pas en harmonie. Rappelons que Kyôka Suigetsu est le nom du shikai, nous ne connaissons pas le bankai bien qu'il soit maîtrisé. Il n'y a pas besoin d'être en accord parfait avec l'esprit pour apprendre des techniques de combats comme il est montré avec Ichigo et Zangetsu par exemple. Si Sôsuke est le roi des mensonges, celui qui essaie d'attraper le reflet de la lune, Kyôka Suigetsu est la vérité, la fleur solitaire qui s'ouvre au lever du soleil.
    Au premier abord, il semblerait que l'esprit et le shinigami soient en phase car il nous est montré que pendant plusieurs décennies, l'esprit a créé toutes les illusions que voulaient Aizen. Mais n'est-ce pas la même chose qu'a fait Stark ? Fragmenter son âme pour briser la solitude, n'est-il pas la même chose que de créer une illusion pour ne plus être seule ? Le seul moyen pour Kyôka Suigetsu de vaincre sa solitude est lorsqu'Aizen a besoin de son pouvoir. Cela ne signifie pas pour autant que ce dernier ait besoin de son attention. N'oublions pas que selon lui, l'espoir, la confiance et la dépendance sont des mots pour les faibles et qu'il n'a pas besoin d'eux. Nous avons beaucoup parlé de la perte de son ignorance vis-à-vis du Roi des Esprits, mais s'il s'est dit qu'il pouvait le remplacer c'est parce qu'il est fort. Si nous nous basons sur la vie de Stark, ou même l'enfance de Tôshirô Hitsugaya qui a dû intégrer l'Académie des Shinigamis pour apprendre à maîtriser sa pression spirituelle car il tuait à petit feu sa grand-mère, il n'est pas erroné de penser que la source de son mal-être est son immense pression spirituelle. Plus elle est élevée plus ses capacités dont celles de Kyôka Suigetsu sont puissantes. Le zanpakutô est la continuité de sa puissance et donc il la repousse. Il est d'ailleurs possible qu'il refuse d'utiliser son bankai parce que cela met en avant cette partie de lui-même qu'il renie, ou bien qu'il ne puisse pas l'employer parce que c'est lui le faible. L'apparence de mante religieuse de Nnoitra symbolise la cruauté qu'a Aizen envers cette partie de lui-même. Le croissant de lune qu'il a sur la tête pendant Santa Teresa est une souffrance parce qu'il est incomplet. La cinquième transformation s'est déclenchée parce que Ichigo a attrapé la lame du katana, ce qui a permis à la transcendance de saigner pour que l'inconscient se manifeste.
    La première personne qui a réussi à comprendre Kyôka Suigetsu est Ichigo Kurosaki et nous allons démontrer que ce n'est pas le fruit du hasard. Dans Bleach, l'inconscient est personnifié par l'esprit des zanpakutôs. Nous avons dit plusieurs fois que le comportement de Sôsuke Aizen était parfois régi par ce qu'il avait refoulé au fond de lui que ce soit de manière consciente (dans ce cas, il est dans le déni) ou inconsciente. Dans le tome Everything but the Rain, il essaie de créer la fusion parfaite entre un shinigami et un hollow avec comme prototype White. Les jours de pluie, cette création attaque les shinigamis situés à Naruki, la ville voisine de Karakura. Contrairement à un hollow normal, le trou est bouché par un cœur artificiel qui a été construit de la même manière qu'un asauchi, c'est pourquoi Ichigo n'en a pas eu besoin pour avoir son zanpakutô. Il est possible qu'un asauchi ait plusieurs manieurs : par exemple, nous avons Kenpachi Zaraki et Kaname Tôsen qui ont obtenu les leurs en les prenant sur des défunts ce qui fait que leurs empreintes ont remplacé les précédentes. Il n'est donc pas impossible que White ait servi pour Aizen sans que celui-ci ne s'en rende compte. Nous pouvons nous demander si un shinigami peut imprégner plusieurs asauchis. Cela est difficile de répondre pour plusieurs raisons : les personnages qui ont des zanpakutôs à double-lames ont soit un asauchi (Hisagi), soit un asauchi et une autre entité (Ukitake, Kyôraku, Ichigo). Dans le cas que nous étudions actuellement, Sôsuke n'a qu'une seule lame et le fait que le nom soit composé de deux expressions n'est pas une preuve tangible. Pourtant cet hybride est bel et bien une métaphore de l'inconscient du shinigami. Physiquement, c'est un hollow qui a comblé son absence de cœur qui est le désir profond de Sôsuke. Le fait qu'il n'attaque que les jours de pluie fait référence à la fête de la mi-automne au Japon qui a lieu entre septembre et octobre (le quinzième jour du huitième mois lunaire). Lorsque la pleine lune n'est pas visible ce jour-là, les japonais utilisent deux mots, 無月 « mugetsu » qui est la phase de la lune où on ne peut la voir (la nouvelle lune), et 雨月 « ugetsu » qui est la lune quand elle est voilée par la pluie. Le deuxième mot correspond également au cinquième mois du calendrier lunaire qui se situe entre le 21 mai et le 21 juin, qui coïncide avec la période des Gémeaux et l'anniversaire d'Aizen. La pluie est constituée d'eau qui est l'un des motifs de Kyôka Suigetsu. La ville de Naruki a également son importance et sera détaillée dans le prochain paragraphe. Le dernier fait important est la raison pour laquelle la créature a attaqué instinctivement Masaki Kurosaki, la mère d'Ichigo. Nous savons que les hollows sont un poison pour les quincys, mais d'un point de vue symbolique, White (Suigetsu / Ugetsu ?) a surtout rencontré son libérateur : le prénom Masaki s'écrit avec les kanjis  « vérité » et  « fleurir », quant au nom de famille Kurosaki, il contient la couleur noire. De plus, l'adolescente a eu le courage de désobéir à ses pairs et a pris le risque de sacrifier sa vie pour sauver un shinigami. Aizen n'a pas le courage de s'accepter tel qu'il est pour s'épanouir. 
    Grâce à toutes les informations récoltées durant cette étude du personnage de Sôsuke Aizen, nous pouvons imaginer le monde intérieur où vit Kyôka Suigetsu. Cela va s'appuyer sur le nom du zanpakutô qui veut dire littéralement « une fleur qui se reflète dans un miroir, la lune qui se reflète dans l'eau ». Ils seraient séparés l'un de l'autre par un miroir d'eau avec Kyôka Suigetsu qui regarde Aizen, et ce dernier qui l'ignore. Pour représenter le shinigami du point de vue de l'esprit du zanpakutô, nous pouvons penser à la fleur qui sert de motif pour les bankais d'Hitsugaya et Hirako, et de Zommari qui hypnotise avec "amour" : le lotus qui est une plante aquatique dont la fleur s'élève au-dessus de l'eau. Pour l'autre côté du miroir, la dixième division a pour emblème une jonquille qui est du même genre que le narcisse. D'ailleurs cette fleur est également évoquée avec la ville sous la juridiction de la dixième division, Naruki 鳴 木 市, qui a la même prononciation que « Narcisse » en katakana ナルキッソス (narukissosu), d'après Νάρκισσος (Nárkissos) en grec. Si nous nous basons sur le mythe, Narcisse est un personnage d'une grande beauté, convoité par tous qui a été condamné à tomber amoureux de sa propre image pour avoir éconduit un(e) prétendant(e). Si nous adaptons ce mythe, nous avons Aizen qui voulait devenir un dieu donc être aimé par tous, qui va être condamné pour ce crime et va apprendre à accepter Kyôka Suigetsu et à s'aimer tel qu'il est. 

En conclusion...

    Tite Kubo a choisi de ne pas dévoiler le passé du premier antagoniste principal de son histoire délibérément. C'est à travers différents symbolismes disséminés dans les nombres, les objets, les couleurs, le langage des fleurs, la langue japonaise ou encore les mises en scènes que l'auteur a choisi de dépeindre son personnage. Isolé par sa différence, Sôsuke Aizen a décidé d'enfouir ses sentiments ce qui déclenchera un conflit intérieur comme nous avons pu le voir. Lorsqu'il a découvert la vérité sur l'origine des mondes, il décida d'utiliser ses capacités pour s'élever au-dessus des autres et transformer le monde tel qu'il devrait être. Dans le procédé, son égo va le dominer et sera dans le déni à chaque fois que son cœur se manifestera. Le shinigami est miroir et reflet, mais les images sont rarement identiques, le montrant souvent en contradiction avec lui-même. Nous avons démontré qu'il n'était pas le seul personnage dans ce cas ainsi que la cause était la méconnaissance de soi. 
    En effet, Bleach illustre l'importance de se comprendre et d'accepter toutes les facettes de notre personnalité pour s'élever en tant que personne, et que la clef est le courage. Après sa défaite contre Ichigo et son séjour en prison, le fait que Sôsuke soit plus en harmonie avec lui-même est montré avec les couleurs : le blanc représentant ce qu'il pense être et le noir ce qu'il est réellement. Lorsqu'il était capitaine, il portait un haori blanc recouvrant son uniforme noir, en tant que roi du Hueco Mundo, le blanc a recouvert le noir, pour finalement être vêtu d'un uniforme de prisonnier entièrement de noir. Cela est également montré avec l'utilisation de Kyôka Suigetsu qu'il avait abandonné pendant son combat contre Ichigo. Nous pouvons considérer le personnage d'Aizen comme étant un guide comme l'est la divinité Aizen Myôô : c'est ce qui est montré explicitement avec le plan qu'il a élaboré pour accroître la puissance d'Ichigo donc le forçant à apprendre à dépasser ses peurs, mais implicitement à travers l'histoire car il va nous apprendre qu'il ne faut pas ignorer ni nos défauts, ni nos faiblesses, ni nos peurs pour devenir plus fort et pouvoir aller de l'avant d'où son discours sur le courage clôturant le manga. Le poème du tome 12, Flower on the Precipice, évoquait déjà que pour devenir un être parfait, l'ancien capitaine devait non pas devenir un dieu mais seulement reconnaître cette partie qu'il rejetait comme faisant partie de lui-même : « Ce qui nous permet de considérer la beauté d'une fleur parfaite est le fait qu'on prend le temps de s'arrêter pour bien la regarder, c'est le fait de passer cet instant en un état de parfaite tranquillité sans continuer à marcher vers le ciel ».

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